A vomir
Par Michel Polac
(extrait)

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On invite Nabe sans le lire, de même que Fayard a édité Renaud Camus sans le lire et comme Libé en a parlé sur trois pages sans le lire et donc sans remarquer les conneries antisémites de cet écrivaillon (que jusque-là je trouvais fadasse, même dans ses provocations de Tricks agenda de ses baises dans les saunas, préfacé dans les années 1970 par un Roland Barthes qui cachait soigneusement ses goûts homos). Ce Camus, donc, pilonné par l'éditeur mais qui récidive sur Internet, trouve qu'il y a trop de Juifs à la radio. Que dirait-il si on reprenait cette phrase en mettant « pédé » à la place de Juif ? Pour ce Camus le petit, un juif sans racines ne peut rien comprendre à la littérature française. Faudrait-il justifier d'un ancêtre aux croisades pour avoir le droit de parler ? Et pour les autres, d'un numerus clausus ? Et ce pauvre type a même cité des noms : il doit avoir dans la bibliothèque de son château le Dictionnaire des Juifs et autres Comment reconnaître un Juif, ouvrages parus sous l'occupation dans la même collection que Bagatelles (c'est en quatrième de couverture), ou Les Beaux Draps, c'est du pareil au même. Finkielkraut, devenu fou dans ce monde de fous, ne trouve pas ça grave, parce que Camus est un écrivain. Un écrivain? Qu'est ce que c'est un écrivain ? Un type qui respecte la grammaire et se bat pour le sauvetage du "ne" (grand cheval de bataille de ce Camus là) ? alors vraiment, non, je ne veux pas être un "Écrivain"!

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