NON. Journal 2013

créée le mardi 23 avril 2013, 17 h 40
modifiée le jeudi 25 avril 2013, 18 h 56
Lundi 22 avril 2013, une heure du matin.
Finalement les in-nocents ont voté et publié à peu près dans sa forme originale, avec quelques améliorations dues à Marcel Meyer, le communiqué que je leur avais soumis avant-hier et que je citais ici même. Les amendements et substitutions proposés nous entraînaient trop loin de mon idée première, et même ils l’étouffaient complètement.

On m’opposait essentiellement les États-Unis. Les événements récents de Boston, m’expliquait-on, n’auraient pas été du tout une bonne occasion pour la publication d’un tel communiqué, et pour la révision doctrinale qu’il implique pour le parti, parce que la situation outre-Atlantique n’aurait rien à voir avec celle de la France. Là-bas le melting pot fonctionne encore, et le patriotisme est général : toutes les “communautés” ont chevillé au corps un profond amour des États-Unis ; alors qu’en France aimer la France est considéré au mieux comme une bizarrerie naïve ou un archaïsme un peu sénile, au pis comme une preuve de fascisme. D’autre part les deux auteurs des attentats, si leur action est déterminée par leur appartenance, c’est de leur appartenance religieuse qu’il s’agit, pas de leur appartenance ethnique.

Mais celle-ci implique peu ou prou celle-là, à mon avis. Telle a toujours été ma grande objection aux religions, et même un obstacle à la foi, en ce qui me concerne. Les nôtres nous sont imposées par nos origines, en général. Ce serait une bien grande chance, pensais-je, et peu égalitaire, pour le coup, que notre religion soit la bonne, alors que nous ne la devons, le plus souvent, qu’à notre lieu de naissance, à notre patrie, à notre famille — et, nés ailleurs, nous en aurions une autre, dont nous croirions également qu’elle est seule véridique : comment peut-on avoir la foi dans ces conditions ?

Au demeurant quand je parle de race je n’entends rien de purement biologique, ou pseudo-scientifique. Je souhaite garder au terme la belle amphibologie et la richesse sémantique qu’il a toujours eues dans notre langue, jusqu’à la catastrophe idéologique des cinquante dernières années. Une de mes plus exactes références, outre Racine et Léon Blum, est Georges Pompidou lorsqu’il parlait à Sciences-Po, en 1972 — le dernier, sans doute —, des « qualités de notre race ». Les meurtriers de Boston n’ont pas été poussés à l’action par leur race, soit, mais par leur religion. Cependant c’est leur race, leurs origines, leur nationalité (au sens soviétique du terme), qui impliquaient leur religion. S’ils n’avaient pas été d’ethnie tchétchène, mais s’étaient trouvés Indiens de l’Équateur, mettons, ou Coréens, ils n’auraient pas été musulmans, selon toute vraisemblance statistique.

Quant au bon fonctionnement du melting pot américain, j’ai les doutes les plus sérieux. Certes il subsiste dans les profondeurs du peuple américain un patriotisme dont nous n’avons pas idée sous nos climats, et qui est assez généralement partagé. Il n’empêche qu’on voit de plus en plus, là-bas (et comme en France), le vote s’ethniciser et les différentes “communautés” aller leurs chemins séparés. Les anglo-saxons sont en train de perdre la maîtrise du pays qu’ils avaient bâti, et qui devient de moins en moins européen, de moins en moins occidental. Déjà la politique et le programme des grands partis dépendent entièrement des immigrés, y compris et principalement sur la question de la poursuite de l’immigration de masse. Les Américains les plus récents sont les maîtres du jeu, les faiseurs de rois avant d’être eux-mêmes les rois : il faut leur complaire et surtout ne pas leur déplaire pour être élu et pour rester au pouvoir. Et la nocence, dans ses formes les plus violentes, est entièrement ethnicisée d’ores et déjà, comme elle l’est en France.

voir l’entrée du lundi 22 avril 2013 dans Le Jour ni l’Heure

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