NON. Journal 2013

créée le jeudi 8 août 2013, 17 h 42
modifiée le mardi 13 août 2013, 17 h 50
Jeudi 8 août 2013, dix heures vingt, le matin.
Ma petite affaire (de la Confédération du NON (au changement de peuple & de civilisation)) semble ne pas prendre trop mauvaise tournure après tout. Évidemment commence le rituel petit ballet des ouimaisiyalui (ou elle), alormoipa. J’imagine qu’il est difficilement évitable. Après tout j’ai moi aussi quelques petites exclusives et fais quelques exceptions au sain principe du “pas d’ennemi à droite” : les négationnistes, les néo-nazis plus ou moins explicites, les antisionistes rabiques (et même un peu les pas rabiques, ou a-rabiques), les violents, les nocents, les pseudo-paramilitaires (encore qu’on soit bien content d’avoir dans les parages quelques petits gros bras quand il s’agit d’aller saucissonner en grande pompe à Barbès…).

On m’invite également beaucoup à la dissimulation, au mystère, au secret, comme étant de l’essence du politique (ou peut-être plutôt de la politique). J’avoue qu’ils ne sont pas ma pente, malgré mon attachement, dont je me suis déjà expliqué, au mystère des êtres et au secret ontologique, celui qui reste quand tous les (petits) secrets sont levés :

« Plus je vous lis et moins je vous connais, m’écrivait jadis, merveilleusement, Florence Delay. Et Dieu sait que je n’aime pas connaître ! ».

Je comprends mal pourquoi il faudrait opérer sous un voile alors qu’il n’y a pas la moindre ambiguïté dans ce que je propose : le regroupement (et nullement la fusion) de tous ceux, groupes, partis, mouvements, associations, individus, qui

a) estiment que le changement de peuple et de civilisation (celui-ci nécessairement impliqué par celui-là) est de très loin le plus grave (et, de par son urgence, presque le seul) des problèmes auxquels est confronté notre pays ;

b) sont décidés à tout faire, et au plus vite, pour s’y opposer.

Je ne vois pas comment on pourrait être plus simple et plus net. Si certains ont besoin de plus d’explications, et par exemple d’être rassurés sur l’ombre que pourrait faire (nous n’en sommes pas tout à fait là…) cette “Confédération du NON” (titre provisoire) au Front national (beaucoup de gens ont grand peur de déplaire au Front national), ils n’ont qu’à collationner mes entrées ici même en date du 24 juillet, 2 août, 3 août et 6 août. Je vais d’ailleurs le faire moi-même, , et envoyer le résultat aux éventuels intéressés — l’ennui est que je manque affreusement de temps pour faire campagne et préparer le terrain, ne serait-ce qu’en répondant comme il le faudrait aux lettres et messages qui s’accumulent ; je suis bien obligé de travailler aussi pour gagner ma vie et respecter d’anciens contrats, et dois livrer un gros ouvrage à la fin du mois (je n’y arriverai jamais).

Que si maintenant les mêmes hésitants, ou d’autres, jugent que ce grand NON fait une politique un peu courte (encore que titanesque à mettre en œuvre, mais passons), ils peuvent se reporter à l’épais Abécédaire de l’In-nocence, paru en 2011 aux éditions David Reinharc — étant bien entendu que le petit parti de l’In-nocence n’aspire à être qu’une composante parmi d’autres de la Confédération du Non, et certainement pas à lui imposer son programme. Cela dit, si l’on a besoin d’un programme, ou d’une base de discussion pour un programme, celui-là est à disposition de qui veut. Et mon opuscule Le Changement de peuple, qui fait le point sur la situation telle que je l’analyse, contient une liste sommaire des premières mesures à prendre (selon moi).

Si c’est sur moi qu’on désire réunir des lumières, elles sont faciles aussi à rassembler : jamais homme politique, si c’est bien le mot (j’en doute un peu), n’aura été plus transparent. Journal, Facebook, Twitter, Flickr, L’IN-NOCENT, Le Jour ni l’Heure, l’agenda, sans parler d’une petite centaine de volumes publiés : qui veut savoir peut tout savoir, de mes finances (médiocres) à mes amours (paisibles), de mes idées (butées) à mes marottes (fluctuantes).

Ce que nonobstant je ne serai pas mécontent, dans une semaine, de retrouver le sûr abri du journal. Ce n’est pas du toute la même chose, en effet, d’écrire pour soi-même, pour des personnes qui ont manifesté activement (ou financièrement) le désir de vous lire, et pour d’autres auxquelles votre prose se trouve être, sinon imposée, du moins servie sans qu’elles aient rien demandé. Il est certain que l’on trahit quelque peu la loi du genre, la loi des deux genres, en publiant quotidiennement un journal (intime) dans un journal (médiatique). D’ailleurs les habitués du second ne me l’envoyaient pas dire, au début de cette expérience, et se seraient bien passés de mon intimité journalière. Maintenant cela s’est un peu calmé, Dieu merci. Il y a aussi qu’en société post-littéraire, comme la nôtre, beaucoup de gens ne savent plus du tout ce que c’est qu’un journal intime — alors en trouver un dans un quotidien, fût-il webmatique, et serait-ce à titre d’intermède estival… L’on s’en fout critique guette à chaque ligne et quoi que puisse bien faire le chien de la voisine (le comble est qu’on ne l’entend plus, celui-là, et qu’à présent je m’inquiète de son sort...).

D’un autre côté, d’autres voltairiens du boulevard, très gentiment, écrivent qu’ils en regrettent la fin, cette expérience. Apparemment l’idée ne leur vient pas qu’ils puissent la prolonger en achetant un “crédit de lecture” : ou bien ce n’est pas dans leur culture, comme je crois qu’on dit ; ou bien ils disaient cela par amabilité pure ; ou bien ils sont vraiment dans la misère. Même moi qui n’ai pas trois sous, il m’arrive d’acheter des livres, ou des abonnements sur la Toile ; mais pas dans l’immédiat car le banquier de Fleurance m’a téléphoné ce matin même, très aimablement lui aussi, d’ailleurs, néanmoins pour me passer un savon :

« Vous êtes à découvert depuis trente-huit jours ! »

Hélas, banquier, je ne le sais que trop — je vois ce compteur-là tous les matins.

voir l’entrée du jeudi 8 août 2013 dans Le Jour ni l’Heure

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