NON. Journal 2013

créée le lundi 12 août 2013, 19 h 09
modifiée le mardi 13 août 2013, 17 h 54
Lundi 12 août 2013, onze heures du matin.
Et si cela allait marcher ? Jusqu’à présent, en tout cas, personne n’a dit non au non — à la Confédération du non (au changement de peuple et de civilisation) (“titre provisoire”).

La question du choix entre les noms possibles reste centrale, justement. Ceux qui tiennent la corde sont Rassemblement contre le Changement de Peuple et de Civilisation (RCPC), Confédération du Non ou tout simplement NON, le NON, le Grand Non (on va encore m’accuser de voir tout en grand : Grand Remplacement, Grande Déculturation, Grand Refus — mais j’assume…).

Il faudrait peut-être trouver une appellation dont NON fût l’acronyme, mais c’est difficile à combiner ; et puis il est bon que l’expression changement de peuple soit aussi présente et visible et audible que possible, car c’est bien de cela qu’il s’agit essentiellement : de la constatation qu’il y avait un peuple et qu’à sa place s’installent un ou plusieurs autres (ou qu’on est en train de les installer), ce qui implique nécessairement un changement de culture et de civilisation et déjà un changement du visage de la France (littéralement), une transformation du paysage, une formidable montée de la violence, de la nocence, de la dépense et bien sûr du mensonge (le faussel), car le processus en cours est trop horrible pour n’être pas nié de toutes les forces (et elles sont grandes) de ceux qui nous l’imposent — et c’est à cela qu’il s’agit de dire non, non, non, d’opposer un formidable refus, à quoi semblent résolus plus de monde et plus de courants qu’on aurait pu le penser.

Je constate avec un vive satisfaction la puissance de conviction du non, et cela, d’abord, contre les tenants systématiques du oui à tout prix, qui voudraient, à tort à mon sens, que la vie et la vitalité fussent tout affirmation, consentement, adhésion. Je tiens au contraire, je le répète, que dans les grands moments de l’existence des êtres et des peuples, dans les moments de crise, en particulier, c’est le non qui est, oserai-je l’écrire, affirmatif : qui manifeste la dignité de l’homme et de la race, la volonté de persévérer dans l’être, l’adhésion au sentiment de ce que l’on se doit à soi-même si l’on ne veut pas s’abdiquer. Qu’est-ce que l’art, d’ailleurs, qu’est-ce en tout cas que la forme, qui lui est consubstantielle comme à la civilisation, si ce n’est un non agissant, un refus du premier mouvement, une correction apportée au cours naturel des choses et des individus, qui est de nuire, de nocer, de déranger, de souiller, de salir ou bien de s’avachir, de “se lâcher”, selon la répugnante expression de l’heure, de dépérir et de périr ?

La citation favorite de Finkielkraut, empruntée à Camus (l’autre, le Grand Camus), est ici tout à fait à sa place :

« Un homme, ça s’empêche ».

Notre société agonise de ne rien s’empêcher ni empêcher, sauf, pour chacun, de devenir tout ce qu’il pourrait être grâce à la puissance créatrice du non, à la capacité démiurgique du refus, à la maïeutique de la forme imposée, autant dire de l’éducation et de l’autorité. Dès les premiers balbutiements ou les premiers pas du petit d’homme, nous manquons affreusement de non, du courage de dire non, ne serait-ce que pour enseigner les manières de table, la régulation de la voix dans les lieux publics ou les règles du bon voisinage — d’où cette masse de zombies que nous fabriquons à la chaîne, faute de leur avoir fourni quand il le fallait des maîtres de liberté (le premier terme étant ici aussi important que le second).

(J’étais en train d’écrire gaiement que le mouvement noniste prenait un excellent départ mais je viens, interrompu, d’avoir une longue conversation — ce n’est pas le mot — très pénible avec un “responsable politique” s’exprimant uniquement par tunnels, m’exposant en grand détail sa vision de la situation et surtout, alors que je lui ai adressé une invitation (à la “conférence de B.”), me répondant qu’il faut absolument absolument qu’on se voie (ailleurs) et qu’il serait ravi que je rejoigne son mouvement.

En somme (“structurellement”) (Moi) : « Voulez-vous venir dîner samedi ? (Lui) : — Oui, très bien, excellente idée, qui y aura-t-il ? Et si plutôt vous passiez à la maison dimanche ? je vous expliquerai ce que nous faisons.))

Hmmmm…

Mais bon...

Il en faut plus pour nous décourager.

*

Farid (!) a déniché dans les profondeurs de la bibliothèque, au premier étage, une vieille (relativement) Vie quotidienne dans l’Europe médiévale sous domination arabe, de Charles-Emmanuel Dufourcq. Voici le premier paragraphe de ce livre, publié en 1978 :

« Naguère, dans un ouvrage au titre retentissant, Ignacio Olagüe affirmait : Les Arabes n’ont jamais envahi l’Espagne. Si nous avions voulu répondre à ce paradoxe, en défiant cet auteur espagnol sur le plan de la méthode et de la critique historiques, nous aurions intitulé ce livre La vie quotidienne dans l’Europe conquise par les Arabes. [À partir de là c’est moi qui souligne :] Le tout est de définir ce que sont une invasion et une conquête. Nous allons même jusqu’à penser que notre XXe siècle finissant incite à se demander si ne risque pas de se reproduire demain, avec d’autres modalités, le bouleversement réalisé sur notre continent par la pénétration islamique il y a plus de mille ans. »

Un visionnaire, ce professeur Dufourcq…

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