La Tour. Journal 2015

créée le vendredi 10 avril 2015, 13 h 47
modifiée le vendredi 10 avril 2015, 15 h 37
Jeudi 9 avril 2015, minuit & quart.
Comme mes premiers juges avaient été tout à fait polis, et m’avaient néanmoins sévèrement condamné, je me disais, sans trop y croire, qu’il y avait une petite chance, d’après les lois de la symétrie, pour que les juges d’appel, qui, eux, se sont montrés tout à fait désagréables avec moi, me relaxent. Il n’est rien arrivé de pareil : nouvelle condamnation, aujourd’hui, qui confirme entièrement la première…

On n’a pas encore les attendus, qui peuvent se faire attendre assez longtemps, si je comprends bien. Pour se pourvoir en cassation, le délai est de trois jours. Il a donc fallu le faire à l’aveugle, sans trop savoir s’il existait une bonne raison pour cela. Mais il ne devrait pas en manquer.

Que la condamnation soit exactement la même qu’en première instance donne à penser que les motifs retenus sont également les mêmes. Or ils ne tenaient pas debout. Ainsi que je ne cesse de le dire et de l’écrire, je veux bien être condamné pour avoir dit, pour dire, et pour penser, que la France et l’Europe sont envahies, soumises à une colonisation démographique sans précédent dans leur histoire, victimes des remplacements indissociables, l’homme étant ce qu’il est (Dieu merci), de leur population et de leur civilisation : c’est en effet ma conviction la plus profonde. Mais je regimbe et regimberai jusqu’à la fin de mes jours à être condamné pour avoir dit ce que je n’ai jamais dit ni pensé une seule seconde, à savoir que tous les musulmans sont des voyous, des soldats, “le bras armé de la conquête” — je parlais exclusivement des délinquants parmi eux, ils étaient d’ailleurs le sujet de mon discours (“La nocence, instrument du Grand Remplacement”). Et je ne puis m’accommoder non plus de me voir sanctionner pour avoir incité, prétendument, à la violence et à la haine, non pas de façon explicite, certes, mais en quelque sorte par défaut, au motif que je ne proposerais aucune action politique véritable ; alors que je parlais, ce 18 décembre 2010, en tant que candidat à la candidature pour la présidence de la République et que j’avais été présenté comme président de l’In-nocence : un parti microscopique, certes, mais qui a un programme publié de six cents pages, qui a fait paraître près de deux mille communiqués depuis douze ans, communiqués dont pas un seul n’appelle à la moindre violence et dont beaucoup condamnent expressément toute violence, au contraire, notamment envers les musulmans : cela en pleine conformité avec le nom même dudit parti, qui porte la non-violence sur son front même, car l’in-nocence, la résolution de ne pas nuire, n’est rien d’autre.

Je suis donc très impatient de savoir si les raisons invoquées pour ma nouvelle condamnation sont ou ne sont pas les mêmes que celles de la précédente. Je ne serais pas étonné qu’elles le soient car les juges d’appel semblaient m’écouter à peine, à l’audience, ne savoir à peu près rien de moi et de mon affaire, être surtout pressés d’en finir et de me faire taire, et ne comprendre absolument rien aux raisonnements pourtant les plus simples, comme celui selon lequel les musulmans ne peuvent être à la fois la conquête et le “bras armé de la conquête”, la partie et le tout, l’ensemble et l’une de ces composantes.

*

Un correspondant Facebook, M. Jean de Maistre — j’espère que c’est bien là son vrai nom, et pas l’un de ces ridicules pseudonymes qui prolifèrent comme le chiendent sur la toile, d’autant plus pénibles quand ils sont le détournement, même admiratif, de noms connus, Saint-Exupéry, Carl Schmitt (au moins celui-là ne peut pas faire illusion…) ou de Maistre —, m’envoie cette merveilleuse citation de Schopenhauer, sans doute fameuse (j’avoue n’avoir aucun souvenir d’avoir rencontré cela dans Le Monde comme volonté etc. (il est vrai qu’il s’agit des Suppléments, au livre premier, chap. III)) :

« Je nourris depuis très longtemps l’idée que la quantité de bruit que chacun peut supporter sans difficulté est en raison inverse de la puissance de son esprit ; elle peut donc être considérée comme sa mesure approximative. Voilà pourquoi quand j’entends dans la cour d’une maison des chiens [“on peut remplacer par ‘des enfants’, c’est moi qui l’ajoute”, écrit mon correspondant] aboyer sans cesse des heures durant, sans qu’on les fasse taire, je sais déjà à quoi m’en tenir quant aux forces intellectuelles du propriétaire. Celui qui a l’habitude de claquer les portes au lieu de les fermer avec sa main, ou qui tolère ce comportement dans sa maison, n’est pas seulement un homme mal élevé mais aussi grossier et borné. En Angleterre, sensible signifie aussi “intelligent” : cet usage repose donc sur une observation fine et précise. Nous deviendrons parfaitement civilisés seulement quand nos oreilles auront elles aussi droit de cité, et quand plus personne ne sera autorisé, dans un périmètre de mille pas, à venir troubler la conscience d’un être pensant par des sifflements, des hurlements, des vociférations, des coups de marteau ou de fouet, des aboiements, etc. ».

voir l’entrée du jeudi 9 avril 2015 dans Le Jour ni l’Heure

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