La Tour. Journal 2015

créée le jeudi 2 juillet 2015, 17 h 05
modifiée le jeudi 2 juillet 2015, 23 h 08
Plieux, mercredi 1er juillet 2015, minuit.
La grande faille entre les antiremplacistes, c’est la question de l’Europe (et par voie de conséquence celle de l’euro). Certains sont souverainistes (et ils sont sans doute la majorité), les autres européistes. Personne parmi eux, certes, n’a la moindre indulgence ou considération pour la politique de fait de l’Union européenne, surtout à propos de l’immigration ; mais les uns considèrent que rien ne pourra être accompli aussi longtemps que la France demeurera dans le carcan de l’Union, les autres estiment que la lutte contre le Grand Remplacement est une affaire européenne, qui doit absolument se mener à l’échelle du continent.

Ces derniers, dont je suis, jugent qu’il en va du gouvernement de l’Europe comme de celui de la France : le mécontentement à leur égard implique bien sûr qu’on veut en changer et transformer de fond en comble leur politique, mais pas du tout qu’on entende mettre fin pour cela aux structures existantes qu’ils administrent — respectivement la France et l’Europe, donc. Nous sommes totalement opposés à la politique de François Hollande et à celle de Nicolas Sarkozy avant lui, mais ce n’est pas pour autant que nous réclamons la fin de la Cinquième République, voire la disparition de l’entité “France”. Nous sommes totalement opposés à la politique de M. Juncker et à celle de M. Barroso avant lui, néanmoins nous ne voyons pas là raison suffisante pour réclamer la dissolution de l’Union européenne ou la sortie de la France de cette institution supranationale.

Cependant une telle sortie est bien ce que réclament, officiellement, nos amis souverainistes et le Front national. Je suis de ceux qui déplorent que Marine Le Pen paraisse souvent réserver ses plus virulentes attaques à l’Europe plutôt que de se concentrer sur le péril de très loin le plus grave, selon moi, à savoir l’actuelle conquête coloniale du continent par l’Afrique — à quoi on me répond, non sans d’excellentes raisons, qu’il n’y a aucune chance pour la France de pouvoir adopter une politique résolument anti-immigrationniste, voire remigrationniste, si elle ne reconquiert pas d’abord sa liberté d’agir telle que l’Union européenne l’en a privée.

Or ce point est indubitable. Mais il est aussi, selon moi, la clef de la solution, pour une entente et une très nécessaire alliance, entre les deux branches de l’antiremplacisme.

Reprenons, sous un angle légèrement différent : beaucoup de Français, passionnément hostiles au Grand Remplacement, horrifiés par le changement de peuple et de civilisation, ne rejoindront pas le Front national, pourtant, parce qu’ils ne sont pas antieuropéens, ni favorables à l’abandon de la monnaie unique (et parce qu’ils n’approuvent pas le programme économique de ce parti). Cependant, par patriotisme, ils sont plus antiremplacistes qu’anti-antieuropéens. Il faut sortir ici des grand principes et des positions dogmatiques. Il faut envisager, au moins à titre provisoire et pragmatique, ce qu’il en serait de l’antiremplacisme dans un seul pays (comme on disait jadis à propos du communisme).

Imaginons — ce n’est pas tout à fait invraisemblable — que Marine Le Pen et son parti arrivent au pouvoir en France. À peine essaieraient-ils de mettre un terme à l’immigration de masse, comme le souhaite leur électorat, l’Union européenne leur taperait très fort sur les doigts, au nom des conventions passées et des traités. S’ils s’obstinaient dans leur dessein, ainsi que je le souhaite, il y aurait nécessairement rupture, au moins partielle, et au moins provisoire, entre Paris et Bruxelles : cela jusqu’à ce que l’exemple français, comme il faut l’espérer, fasse tache d’huile et se répande en Europe, pouvant alors servir de base à une reconstitution politique et institutionnelle du continent, dans un sens confédéral. Les européistes de ma sorte n’auraient pas à trahir leurs convictions. Il y aurait bien rupture de la France avec l’Union européenne, certes, mais provoquée par cette dernière, et non comme un effet d’une hostilité de principe de la France à son endroit. Souverainistes et non-souverainistes, solidement unis par leur antiremplacisme commun, pourraient parfaitement s’entendre, il me semble, sur cette marche à suivre-là, tout empirique, mais fatale, inévitable, de sorte que nulle conviction n’aurait à être abandonnée.

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