Insoumission. Journal 2016

créée le mercredi 8 juin 2016, 1 h 15
modifiée le mercredi 8 juin 2016, 11 h 00
Plieux, lundi 6 juin 2016, deux heures moins le quart du matin.
Voici que s’abat sur moi, ce soir-même, une histoire qui confirmera dans leur opinion ceux qui sont convaincus que nous vivons sous une ubuesque tyrannie — l’antiracisme devenu remplacisme, évidemment, ou faut-il dire farce et terreur ?

C’est la suite, incroyable, de l’invraisemblable affaire dite de l’homme-Nutella, dont je crois avoir déjà touché un mot ici, la semaine dernière. Elle a pour point de départ un mien tweet, parfaitement dans la ligne de mes considérations habituelles sur le remplacisme en général et sur l’homme remplaçable en particulier, ce morceau de matière humaine indifférenciée telle qu’elle est produite à la chaîne dans ses usines par l’industrie de l’hébétude. Voici :

« Je n’arrive pas à comprendre comment un chrétien peut être partisan de l’homme-Nutella, la matière humaine indifférenciée du remplacisme. »

Il s’est trouvé des noirs,  pas précisément intellectuels, sans doute (c’est l’inconvénient de Twitter, intelligence, délicatesse et discrimination n’y sont pas forcément majoritaires ; ou bien ils n’avaient pas suivi…),  pour aller se mettre dans la tête, contre toute évidence, la semaine dernière, que ce tweet les visait, et bien entendu les insultait, au motif, j’imagine, que le Nutella serait noir, ce qu’en plus il n’est pas vraiment — mais là n’est pas la question. Le tweet parle de matière et pas du tout de couleur, à quoi j’avoue n’avoir pas songé une seule seconde. J’aurais pu dire aussi bien chewing-gum rose ou Vache-qui-rit, même si la suggestion de tartinage me plaisait bien et si l’image d’une vaste coulée sans segmentation individualisée me semblait préférable à celle de petits triangles individuellement emballés, ornés d’une vache à boucle d’oreille. Il suffisait que le produit fût industriel, homologué, normalisé, gras, vaguement chimique, un peu écœurant et douteux. Il avait pour charge de figurer dans mon esprit, et dans celui de mes lecteurs, l’humanité aseptisée, remplaçable à merci, interchangeable sans frais, que prépare l’industrie remplaciste au remplacisme global, et donc au Grand Remplacement ; plutôt blanche, donc, et même presque exclusivement : car les Africains, et surtout les arabo-musulmans, sont en général de farouches identitaires, et ne relèvent donc en rien, noirs ou pas noirs, de l’homme-Nutella.

Je croyais m’être expliqué clairement sur ce point — qui pour moi va sans dire, évidemment —, et avoir réussi à me débarrasser de mes assaillants, pourtant peu ouverts au dialogue, dans l’ensemble. Mais ils ne m’avaient lâché les basques que pour aller se plaindre à la Kommandantur, sans témoigner d’avoir rien entendu de mes explications doublement inutiles.

Twitter me fait savoir ce soir qu’il a reçu une plainte de la Licra et se réserve le droit d’y donner les suites qu’il jugera opportunes. J’imagine que cette plainte auprès d’une entreprise civile, si puissante soit-elle, n’est qu’un reflet d’une autre, celle-ci d’ordre pénal ; et qui pourrait ne m’être signifiée que dans quelques jours, tout prenant plus longtemps, bien sûr, dans la vraie vie, surtout sur son versant judiciaire.

Cette folie n’aura-t-elle jamais de fin ? On songe à ces jambes de piano que faisaient voiler les victoriens, à cause de suggestions érotiques qu’ils étaient seuls à y trouver, dans leur délire. 

voir l’entrée du lundi 6 juin 2016 dans Le Jour ni l’Heure

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