Le Choléra. Journal 2021

créée le mercredi 24 mars 2021, 10 h 22
modifiée le mercredi 24 mars 2021, 14 h 04
Plieux, mercredi 24 mars 2021, dix heures du matin.
Dès dimanche, le lendemain de la visite du “Quotidien”, Quentin Verwaerde avait publié sur Twitter un “fil” déroulant tweet par tweet le récit de cet épisode mouvementé. Il recoupe largement celui que j’en ai donné ici même le même jour, mais je le donne sur cette autre page néanmoins, pour mémoire, et comme autre point de vue, plus virulent que le mien (je suis pour ma part assez blasé quant à ces procédés…) :

« Journée mouvementée. Des journalistes de “Quotidien” sont venus aujourd’hui au château. Évidemment je m’attendais à ce qu’ils soient hostiles — mais ce que j’ai vu et entendu m’a sidéré. [copie, tweet par tweet, du fil Twitter.]

« Nous sommes le 20 mars, premier jour du printemps, et jour de la venue d’Estelle Redpill à Plieux.

« Quelques semaines plus tôt, de jeunes gens avaient attiré mon attention sur son cas. “Elle mène le même combat que Camus, mais pour les jeunes”, m’avaient-ils dit.

« Et en effet : elle parle de décolonisation, à visage découvert, avec un fort accent toulousain et un courage admirable.

« Nous organisons une rencontre. Camus et Redpill combattent sur deux fronts différents, mais leur parole jaillit de la même source : la révolte. Tous deux osent dire que le roi est nu.

« Quelques jours avant sa venue, Redpill m’appelle : l’équipe de “Quotidien”, l’émission de Yann Barthès, veut faire un portrait d’elle. Bon.

« Ils souhaiteraient la filmer dans les rues de Toulouse, puis l’accompagner chez Renaud Camus, au château, filmer la rencontre, etc.

« Filmer la rencontre, au château ? À la rigueur. Mais rien de plus. Estelle accepte l’arrangement.

« Je me doutais que des journalistes, et tout spécialement des journalistes de “Quotidien“, se montreraient partiaux, malveillants. Mais je ne reviens pas, toujours pas, de ce que j’ai vu et entendu.

« J’arrive place du Capitole. Je trouve Redpill face à trois journalistes. Est-ce les regards, les masques ? Je sens beaucoup d’animosité dans l’air. Une caméra se braque sur moi.

« Estelle me salue, elle est très souriante, et bizarrement porte une énorme valise. Aucun des trois jeunes hommes ne s’est donc offert pour la lui porter ?

« Nous faisons route vers le parking souterrain, dont je ne trouve pas tout de suite l’entrée (je ne connais pas Toulouse). L’ombre de la perche-micro nous poursuit.

« La valise d’Estelle est lourde : une vingtaine de kilos. — Ils ne vous ont même pas proposé de la prendre ? — Non ! J’ai dû la tirer derrière moi pendant une demi-heure, dans toutes les rues.

« Quand nous arrivons dans la voiture, Estelle pousse un grand soupir.  “C’était horrible. Je les déteste. Ils ont tout fait pour me piéger. Toutes leurs questions étaient venimeuses.”

« Moi qui me demandais si les journalistes allaient se montrer partiaux... Eh bien. À vrai dire, sûrs de leur bon droit, ils ne cachent même pas leur malveillance.

« “Mais le plus difficile est passé !”, dis-je, pour rassurer Estelle, tandis que nous faisons route vers Plieux. (Erreur.)

« Je lui demande des exemples de questions, et des exemples de ses réponses : admirable. Elle a répondu avec simplicité et franchise aux journalistes, sans fléchir une seule fois, alors que l’on a constamment cherché à la déstabiliser.

« Arrivée à Plieux, sur la place du village. J’expose à l’équipe les conditions du tournage, qu’ils acceptent poliment (ils peuvent filmer la rencontre, et quelques scènes du court trajet à pied).

« Nous passons la porte du château. Ils ne devaient pas filmer ce moment-là, je m’aperçois que la caméra enregistre tout ; je leur demande d’arrêter.

« Nous montons les marches du bel escalier à vis, jusqu’au deuxième étage. Salle des Vents. Les Marcheschi semblent les étonner.

« Bibliothèque. Camus, à son bureau, se lève. Présentations, plutôt joviales. Le journaliste, le caméraman et le perchman prennent position. Le temps est magnifique.

« Quelques phrases sont échangées, quand tout à coup le journaliste s’avance en brandissant un gros micro rouge : “Alors Estelle, qu’est-ce que ça fait de rencontrer...”

« Quel culot ! Il avait été dit vingt fois qu’ils pouvaient assister à la rencontre, not poser des questions. Je les rappelle, si je puis dire, à l’ordre.

« Puis, coup de théâtre, Camus intervient : “Attendez, je veux bien répondre à tout ce qu’on voudra, au contraire”.

« Aïe. Ça ne va pas être de tout repos. Journaliste, perchman et caméraman se précipitent autour de la table, où sont disposées des coupes de champagne. Nous nous asseyons.

« La caméra diffuse une lumière blanche, braquée à un demi-mètre du visage d’Estelle. Un gros micro pendouille au-dessus de nos têtes.

« “Évidemment, on manque de naturel, quand on doit boire du champagne devant une équipe de télévision”, plaisante Camus. Mais les hostilités commencent d’emblée.

« Ce n’est pas que le journaliste (Paul Gasnier), pose des questions malveillantes, ou tendancieuses ; c’est qu’il agresse Redpill, puis Camus, avec des questions qui n’ont qu’un but : leur nuire le plus possible. Sa haine n’est même pas dissimulée.

« Il ne sait rien des personnes qu’il interroge, il n’a bien sûr jamais ouvert un livre de Camus, mais peu importe : il doit haïr, et bien montrer qu’il hait (il y va de son poste, j’imagine).

« “Vous savez que l’anniversaire du massacre de Christchurch, c’était il y a quelques jours ? Et ça ne vous dérange pas, de reprendre les idées d’un homme qui a provoqué des attentats ?”

« Les questions sont martelées, toujours les mêmes. Que cherchent-ils ? Assez de matière pour fabriquer un montage pernicieux ? Sans doute.

« La défense tient bon, mais quand le journaliste dit “Vous êtes l’inspirateur du tueur de Christchurch, pourtant”, Camus cette fois passe à l’attaque.

« “Non”, dit Camus, un doigt accusateur pointé vers la caméra. “Ce que vous dites est un mensonge, et un mensonge gravement diffamatoire.”

« Le journaliste a un mouvement de recul. “Le tueur de Christchurch n’a jamais fait référence à moi, dans aucun de ses écrits ni aucune de ses paroles.”

« “L’expression ‘Grand Remplacement’ s’est retrouvée partout, il l’a reprise. Mais il ne m’a jamais lu. Son acte même prouve qu’il ne m’a pas lu. Mon concept central, c’est l’in-nocence.”

« “S’il y a bien deux catégories de personnes qui ne m’ont pas lu, ce sont les tueurs de masse et les journalistes.”

« Le journaliste riposte en s’adressant à Estelle : “Mais vous soutenez ces idées qui ont causé tant de morts, donc ?”

« Cette fois-ci, nous pouffons tous de rire. C’est la 4e, la 5e, la 6e fois peut-être que la même question est posée, sans que jamais soit prise en compte la réponse.

« Le procédé est vraiment trop grossier. Le journaliste dit une énormité (car le tueur de Christchurch ne s’est jamais inspiré de Camus, il suffit de lire trois lignes de sa folle brochure), et revient sans cesse à la charge, jusqu’à ce qu’il obtienne le mot-clé qu’il désire.

« Mais, attendez, nous rions ? L’occasion est trop belle. Le journaliste s’exclame : “Ah oui, ça vous fait rire... Le massacre de Christchurch !”

« Aussitôt la caméra filme nos coupes de champagne. J’imagine le montage ignoble qu’ils ne manqueront pas de faire — comme si nous fêtions l’anniversaire d’un massacre (en fait, l’anniversaire d’Estelle).

« La perche se dresse, le micro se tend, nous rions de plus belle devant la grossièreté du procédé.

« La perche, la caméra, la lampe blanche, les calomnies du journaliste, qui, sûr de son bon droit, étale sa haine et son ignorance : tout cela me paraît ignoble, obscène, révoltant.

« Camus est forcé d’expliquer qu’il condamne, bien entendu, cet horrible attentat, comme il a toujours condamné toutes les violences contre les musulmans, les mosquées, ou toute action violente en général.

« Alors que l’on dépose une assiette de foie gras sur la table, le journaliste s’écrie tout à coup : “Attendez, qu’est-ce que vous avez là ?”

« On l’entend distinctement penser : “Ah ah ! Cruauté envers les animaux, en plus !”

« Nous proposons des toasts, du foie gras, du champagne aux journalistes. Ils refusent. La même ronde des questions revient encore. La technique, pas spécialement redoutable, est la suivante :

« Le journaliste déclare l’interview terminée, le caméraman éteint la lampe, nous nous détendons un peu, et à ce moment-là, une brusque question surgit :

« “Mais tous ces morts, par votre faute...” Et nous voilà repartis pour un tour d’accusations et de calomnies, à peine déguisées sous des questions.

« Le procédé est bien sûr honteux, mais c’est l’ensemble qui l’est. C’est donc ça, le journalisme ? De la pure haine, bien fière d’elle-même, bien ignorante, bien obscène, bien décidée à vous nuire ?

« Mais voilà qu’ils plient enfin bagage. Je les raccompagne vers la sortie.  “Vous avez beau être des ennemis idéologiques, vous auriez pu au moins ne pas laisser Estelle tirer sa lourde valise, pendant que vous la filmiez”, leur dis-je.

« Je leur dis enfin qu’à leur place, j’aurais pris soin d’ouvrir au moins un livre de Renaud Camus, avant de venir au château. Mais non, même cela, ce minimum-là, on ne peut pas le leur demander.

« Ils passent le portail. Je pense au montage odieux qui nous attend, mardi 23 mars, sur TMC. J’aurais dû les filmer, ou du moins tout enregistrer.

« À défaut, je vous raconte ce triste épisode ici, sous le coup de la colère.

« Quel degré de corruption morale faut-il pour se faire inviter chez vous pour vous insulter, vous diffamer et vous accuser quand la caméra tourne, puis faire comme si de rien n’était quand la caméra ne tourne plus ?

« Insupportables méthodes de @Qofficiel et @polgasnier, pire que le dernier des tabloïds anglais, agressif, sournois, accusateur, profitant de votre hospitalité pour vous diffamer dès que sa caméra tourne : il n’est venu que pour ça.

« Bravo à Estelle (youtube.com/channel/UCE3_s…), pour son courage impeccable. Il n’était pas facile de tenir bon face à tant d’hostilité. Abonnez-vous à la chaîne de Renaud Camus, où vous trouverez bientôt un entretien passionnant entre nos deux héros. »

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