créée le mardi 12 février 2013, 11 h 40
modifiée le mercredi 13 février 2013, 13 h 25Lundi 11 février 2013, minuit et demi. La nuit dernière s’est en fait plutôt bien passée et la situation aujourd’hui a évolué assez rapidement vers l’apaisement sur les différents fronts, genou ou vessie.
Notre Saint-Père le pape, en revanche, a pris le monde par surprise en décidant de mettre fin à son pontificat à la fin de ce mois-ci. C’est en quelque sorte l’enregistrement solennel d’une donnée anthropologique inédite, à l’échelle de l’humanité : on ne meurt plus — ou, pour tourner les choses de façon moins favorable, on n’en finit pas de mourir. Par voie de conséquence toutes les fonctions à vie, relativement rares il est vrai, voient leur mode d’exercice sévèrement remis en cause. La monarchie néerlandaise a été l’une des premières institutions à s’adapter à ces nouvelles conditions, en instaurant, il y a plus d’un demi-siècle, une tradition de l’abdication à un âge déterminé, dont elle vient de donner un troisième exemple avec le départ de la reine Beatrix. L’Église elle-même avait déjà fait des pas importants dans ce sens en retirant leur droit de vote aux cardinaux de quatre-vingts ans et davantage. Résistent encore, mais ils sont nettement sur la défensive, la Couronne britannique, l’Académie française et les détenteurs de permis de conduire. Je nous sens bien menacés.
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Nous avons vu sur France 5 une assez regardable, sans plus, Peau de chagrin récente, je crois, étonnante par sa combinaison très originale de qualités et de défauts. Les décors, des intérieurs authentiques, y étaient excellents, à un point rare dans ce genre de production de routine ; et cela malgré le léger anachronisme d’une apparition du château de Ferrières, postérieur de plus de vingt ans au roman ; malgré aussi la présence improbable, et même impossible, dans un salon romantique français, du plus fameux des tableaux de Friedrich, Voyageur au-dessus de la mer de nuages ; et malgré encore l’inexplicable balourdise consistant à doter la voiture de Raphaël de Valentin, en guise de blason, d’énormes initiales couvrant toute la portière, comme pour une camionnette de livraison. Lui, Valentin, Thomas Coumans, il était parfait, un digne successeur du Stanislas Mehrar d’Adolphe. L’adaptation, en revanche, était très mauvaise, en particulier sur la question de la langue, comme d’habitude. On trouve encore des décorateurs qui peuvent produire un 1830 très convaincant, semble-t-il ; mais leur beau travail est gâché par des dialoguistes ineptes, qui semblent n’avoir jamais songé que la langue aussi a une histoire, des niveaux, des styles.
voir l’entrée du lundi 11 février 2013 dans Le Jour ni l’Heure
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