créée le jeudi 21 février 2013, 11 h 15
modifiée le jeudi 21 février 2013, 11 h 16Mercredi 20 février 2013, minuit et quart. Histoires minuscules — espérons que c’est la dernière fois, car je sais que j’ai tort de les relever, mais je vis dans le fantasme névrotique d’en finir à jamais avec le malentendu (alors que je sais parfaitement que, terrassé ici, il renaît toujours là — c’est dans sa nature même).
D’un côté il y a certain membre de la Société des lecteurs, je crois, dont j’avais lu récemment une remarque très désobligeante à mon égard (d’un texte de je ne sais qui dont il voulait dire le plus grand mal il disait qu’on aurait dit du “moi”…). Quelque temps plus tard, il demande à être mon “ami” sur Facebook. Je refuse, ou plutôt je n’accepte pas (c’est-à-dire que je ne fais rien), d’une part parce que j’avais trouvé sa remarque fort peu amicale et que je ne suis pas du tout masochiste, d’autre part, et surtout, parce qu’il n’a pas de nom, seulement un pseudonyme, et que je n’accepte aucune des demandes d’amitié faites sous pseudonyme (personne ne force quiconque à aller sur Facebook et à y exprimer quoi que ce soit ; et si on le fait je ne juge absolument pas compatible avec l’honneur, et plus simplement avec la dignité, la correction et la politesse, sauf peut-être dans les sociétés de terreur, de le faire autrement qu’à visage ou identité découverts).
D’un autre côté il y a la remarque de Caroline Broué en ouverture de son émission sur Wagner, il y a quelques jours, que j’ai relevée ici mais aussi sur les réseaux sociaux, et selon laquelle la première chose à laquelle on pense quand il est question de Wagner, ce sont ses liens avec le Troisième Reich. Il s’agit de propos radiophoniques, je les ai avais notés en vitesse et mal, à peu près comme je viens de le faire, et plusieurs personnes, en me lisant, ont cru comprendre que Mme Broué pensait que Wagner était contemporain du IIIe Reich et avait eu des rapports directs avec lui. Bien entendu ce n’est pas du tout ce que je voulais dire, ce n’est pas du tout ce que Mme Broué a dit, et moi-même je n’ai pas pensé une seule seconde qu’elle l’ait dit ou qu’elle l’ait pensé. Qu’on ait pu imaginer que j’accusais Mme Broué de commettre un anachronisme enfantin m’a inquiété et j’ai plusieurs fois corrigé le tir, y compris sur Facebook en ces termes :
« Je tiens tout de même à préciser, crainte d’un malentendu, que la formule exacte n’impliquait pas du tout que la journaliste croyait Wagner contemporain du IIIe Reich. Non, tout de même pas. L’énormité, à mes oreilles, c’est qu’on puisse dire que “la première chose qui vient à l’esprit à propos de Wagner”, c’est la question de ses liens (posthumes, ou prémonitoires) avec le nazisme. Autant dire que la principale chose à savoir, à propos de Mozart, ce sont ses liens avec la franc-maçonnerie…
« (Et NON, je ne veux pas dire que nazisme et franc-maçonnerie c’est pareil (ouhla, c’est fatigant, la société bien-penso-policière... (On est en permanence Jean-le-Bon à Poitiers))) »
Cependant ces mises au point n’ont pas désarmé l’anonyme candidat rebuté à mon “amitié” facebookienne qui écrit sur le “mur” d’un ami commun :
« “France Culture : « La première chose à laquelle on pense quand il est question de Wagner, c’est tout de même ses liens avec le nazisme... »” (et autres commentaires)
« Pour quelqu’un qui a fait l’objet de citations tronquées et déformées, je trouve cette manipulation fort déplaisante. »
Évidemment c’est le terme de manipulation qui me blesse. Il n’y a jamais eu de ma part le moindre désir de manipulation. J’ai donné de propos oraux une transcription écrite ambiguë, je me suis corrigé dès j’ai vu qu’elle était mal comprise. Et ici même, dans ce journal, j’ai offert hier, empruntée à un autre auditeur, un relevé plus exact et prêtant moins à mésinterprétation de la phrase de Mme Broué.
Bien sûr, et plus généralement, on pourrait me reprocher comme une mesquinerie ma propension (marquée) à collationner les bourdes et les fautes de grammaire des journalistes de France Culture et du Monde qui sont, avec France 2, les deux médias que je pratique le plus. Mais ces gens exercent comme moi un métier public, soumis comme tel à l’appréciation du public, et eux-mêmes ne professent guère d’indulgence à l’égard des écrivains en général et de moi en particulier. Je ne vois pas pourquoi ils disposeraient de l’exclusivité de la violence légitime.
Les réseaux sociaux sont loin d’être de tout repos, de toute façon, et les espaces dont on dispose parmi eux sont presque impossibles à contrôler. J’avais publié hier une remarque sur le nombre des musulmans en France, à propos de l’émission de Caroline Fourest sur “Les réseaux de l’extrême”, diffusée hier sur France 2. Cette remarque a donné naissance à une discussion tendue entre un habitué et un puis deux musulmans de France, le premier, au moins, combinant l’habituelle prétention à être « aussi français que vous » avec un usage désastreux de notre langue et un rare insouci de la propreté typographique de ses interventions, qui sont de véritables torchons. Le ton n’a pas tardé à monter et l’habitué, poussé à bout, s’est laissé aller à des réflexions dont son interlocuteur a jugé, à juste titre, je crois, qu’elles tombaient sous le coup de la loi — il fut même question d’alerter la police ! J’ai dû prier celui des adversaires qui m’est le plus familier (webmatiquement) de réserver à son propre “mur” ses remarques les moins étroitement mesurées, car, sur le mien, c’est moi qui en suis responsable je crois bien ; et la dernière chose dont j’aie besoin en ce moment ce seraient bien de nouvelles poursuites, portant sur les propos d’un autre.
voir l’entrée du mercredi 20 février 2013 dans Le Jour ni l’Heure
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