créée le lundi 1er juillet 2013, 12 h 15Dimanche 30 juin 2013, minuit et demi. Je pourrais écrire un livre intitulé La Chute de la maison Europe. On n’y écarterait nullement les explications traditionnellement offertes de notre décadence, les deux guerres mondiales et leur hécatombe, la dépendance énergétique, la montée en puissance du reste du monde, des États-Unis d’abord, de la Chine et des autres “pays émergents” ensuite ; mais il y serait surtout insisté sur le mal idéologique qui nous paralyse, et que l’épisode nazi a beaucoup aggravé tout en rendant presque impossible de s’en défendre.
Ce mal, c’est l’affirmation fausse, mais péremptoire, et même très menaçante, d’une double, voire d’une triple égalité : des races (ou des civilisations), des classes, des individus. Or la grandeur de l’Europe était fondée sur le perpétuel jugement esthétique et moral, sur la comparaison, sur la sélection, sur la recherche de l’excellence. À tout moment elle se demandait ce qui vaut mieux et plus, de ceci ou de cela, de celui-ci ou de celui-là, de ce peuple ou de cet autre, de cette culture ou de sa voisine, de cette tournure grammaticale ou de celle-ci, de ce gouvernement ou de cette organisation sociale : ce qui correspondait à plus de joie, plus de beauté, plus d’intelligence, plus de hauteur, plus de délicatesse, plus de dignité, plus d’intensité spirituelle, de liberté et d’in-nocence. L’antiracisme dogmatique et l’hyperdémocratie sont arrivés pour lui interdire rigoureusement cet exercice fondamental, si essentiel à son génie. À quoi bon juger puisque tout est égal ? Et puisque tout est égal toute verticalité est bannie : il devient dès lors impossible de soutenir ce qui est le plus indispensable à la survie de la civilisation, de la culture, de l’ordre public, du bonheur et de la nation.
Il ne faut jamais se lasser de dénoncer une prétendue exigence morale, l’antiracisme dogmatique, dont le résultat paradoxal est la suspension permanente du jugement moral ; et ne jamais oublier que nous vivons dans la première civilisation qui, de cette plus haute des qualités de l’esprit, la discrimination, a fait le plus affreux de tous les crimes.
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