créée le mardi 2 juillet 2013, 16 h 06
modifiée le mardi 2 juillet 2013, 16 h 17Lundi 1er juillet 2013, une heure du matin (le 2). Lundi dernier avait lieu le débat organisé par “Boulevard Voltaire” au Back Up, une vaste boîte ou un “dancing” de la rue de la Croix-Nivert, dans le XVe arrondissement — je n’ai pas eu le temps d’en parler le soir même, à cause des incidents d’ordre personnel qui ont suivi, l’accrochage de la voiture au parking (je l’ai portée aujourd’hui même chez le carrossier), les énormes travaux de l’autoroute et les embouteillages provoqués par eux, du côté de Massy-Palaiseau : ils m’ont fait n’atteindre Orléans et ma chambre d’hôtel qu’à deux heures du matin.
Les choses n’avaient pas très bien commencé. D’abord j’étais un peu agacé qu’on m’ait fait venir à sept heures pour sept heures et demie, par une précaution inutile que je fus le seul à observer, de sorte qu’il me fallut attendre plus d’une heure, debout, le commencement des échanges, qui ne s’ouvrirent qu’à huit heures passées, d’autant qu’une des participantes, Béatrice Bourges, avait été retardée par un accident et un embouteillage, expliqua-t-elle, et n’arriva qu’après qu’on eut renoncé à l’attendre plus longtemps. L’autre, Gabrielle Cluzel, une jeune femme, m’avait à peine salué lors des présentations, en regardant ailleurs et sans s’arrêter, alors que j’avais, pour ma part, pris soin, dans la perspective de ce débat avec elle, de lire attentivement son opuscule, Méfiez-vous de la France bien élevée, un titre avec lequel, en cette occasion, elle ne me parut pas très en accord : soit qu’elle nourrît à mon égard quelque hostilité préalable (ces milieux sont souvent affreusement homophobes), soit, plus vraisemblablement, que n’ayant jamais entendu parler de moi elle me considérât, nonobstant mon double de son âge, comme quantité parfaitement négligeable auprès d’une vedette de son acabit — Ménard disait que la salle était pleine de ses fans, lecteurs de son billet quotidien dans “Boulevard Voltaire”...
Mme Bourges n’était pas beaucoup plus sensible à ma gloire puisque, l’une des rares fois qu’elle daigna s’adresser à moi, ce fut pour m’appeler Jean Cluzel. C’était, il est vrai, juste après que j’avais placé plus ou moins adroitement ma tirade éprouvée, qui avait pu la troubler, sur la nécessité du nom et sur le grave changement anthropologique — plus considérable encore, selon moi, que le mariage entre individus du même sexe, et allant d’ailleurs dans le même sens, un ébranlement du lignage — que représentait le passage à la civilisation du prénom : j’avais été un peu titillé par le festival de Béatrice, de Gabrielle, de Renaud et de Robert qui avait présidé au début de nos échanges, venant s’ajouter à tous les Nicolas, Clément et autres Esteban dont nous sommes abreuvés ces temps-ci (sans parler de Marine…).
À la vérité je ne trouvais pas que nous fissions tous les trois, Gabrielle, Béatrice et moi, même sous la houlette tant bien que mal unificatrice de Robert, une combinaison bien féconde. Ces deux dames sont de grandes figures de la “Manif pour tous”, leur lutte contre le mariage entre personnes du même sexe est la grande affaire de leur vie, elles n’étaient guère disposées à m’entendre dire qu’il s’agit d’une question relativement secondaire au regard du changement de peuple. C’est de la poursuite du combat contre le mariage pour tous qu’il était question surtout, c’est là ce qui avait attiré dans la salle le nombreux public qui s’y pressait, et, dans ces conditions, je ne pouvais qu’apparaître comme un diviseur, un homme qui se serait trompé de débat.
Moi qui déjà, en milieu favorable, ne suis pas précisément un foudre d’éloquence, j’étais passablement inhibé par ce qui me semblait de mauvaises vibrations. Moyennant quoi je me suis tout de même lancé dans la mêlée avec mon thème favori, le Grand Remplacement, qui venait un peu comme un cheveu sur la soupe dans le débat tel qu’il se déroulait et tel que je me semblais y faire médiocre figure. Il y a deux points positifs, pourtant, qui m’ont porté assez heureusement jusqu’à la clôture des échanges et même bien au-delà, car un tas d’auditeurs se sont précipités vers moi : d’une part la question du changement de peuple paraît préoccuper et passionner douloureusement un grand nombre de personnes, qui réagissent individuellement chaque fois qu’il est question d’elle ; d’autre part, et nonobstant mes propos assez emberlificotés et mal programmatiques, c’est sans doute moi qui ai été le plus applaudi, in fine.
Mais toujours, en moi, la même interrogation : si tous ces gens pensent vraiment ce qu’ils disent qu’ils pensent, que ne font-ils quelque chose, au lieu de rester là comme des glands ? Ou, pour tourner les choses plus brutalement, que ne rejoignent-ils le parti de l’In-nocence, qui est le seul qui prenne vraiment en compte, ô combien, leur préoccupation majeure de quelque façon qu’on l’appelle, Grand Remplacement, changement de peuple, islamisation, colonisation, conquête ; et dont la voix et la mienne porteraient autrement plus s’ils en devenaient membres et lui apportaient leur participation, leur détermination, leur cotisation et leurs compétences ?
voir l’entrée du lundi 1er juillet 2013 dans Le Jour ni l’Heure
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