créée le dimanche 13 avril 2014, 10 h 16
modifiée le dimanche 13 avril 2014, 10 h 24Samedi 12 avril 2014, minuit vingt. Je m’étais donné jusqu’à lundi pour prendre une décision quant à l’appel mais Karim Ouchikh me dit que cela peut très bien attendre jusqu’au milieu de la semaine — le délai officiel est de dix jours. Lui-même, Ouchikh, est très favorable à l’interjection et se propose, si j’ai bien compris, de me maintenir son assistance, et cela dans les mêmes conditions, c’est-à-dire sans conditions. Un autre avocat m’offre également ses services, par Facebook interposé. Un troisième, sur le site réservé aux membres de l’In-nocence, dit que lui ne s’accommoderait jamais du statut officiel de délinquant, de condamné, que mes adversaires me le reprocheront toujours à la première occasion pour me disqualifier et qu’il faut se battre jusqu’au bout et coûte que coûte pour y échapper. Ce parti-là reste largement majoritaire autour de moi, bien que certaines voix en sens contraire soient venues rejoindre celle de Pierre, inébranlable en son opinion : pas d’appel.
Je suis comme un ex-catholique sans la foi, théoriquement, mais qui néanmoins n’arriverait pas tout à fait à se passer, logique avec lui-même, des sacrements de l’Église — au moins pour le baptême, le mariage et l’extrême-onction, sans parler des funérailles. Ce que dit de moi le pouvoir idéologique en place, dont la Justice fait intégralement partie, devrait m’être tout à fait indifférent. Il est l’ennemi : je ne vais pas lui demander de me trouver irréprochable. Et pourtant si, indubitablement j’en suis tenté. Je n’ai pas encore tout à fait le détachement athée qu’il faudrait : l’excommunication m’impressionne, j’aimerais bien la faire lever, et par le pontife même, ce qui n’est pas très cohérent, dont je conteste la légitimité, ou du moins l’impartialité.
Il y a aussi que les termes de ma condamnation sont si bêtes et si faux, comment s’en accommoder ? Si encore j’étais condamné pour des choses parfaitement exactes, comme d’avoir parlé de conquête musulmane ou de colonisation, j’en prendrais assez facilement mon parti, il me semble ; tandis que là… Tout est absurdement inexact, mensonger, bâclé. Non seulement j’aurais traité de voyous les musulmans en général, ce qui est archifaux, et aussi de bras armé de la conquête… musulmane, ce qui ne tient pas debout ; j’appellerais nécessairement à la violence puisque je ne proposerais, selon la Cour, aucune action politique sérieuse :
« …Renaud CAMUS souligne lui-même que “la survie de l’État et du peuple” est en jeu, ce qui ne peut qu’inciter l’auditeur à assumer par lui-même, et éventuellement par la violence, sa propre survie dans l’urgence, sans attendre “l’action politique” invoquée, sans la moindre explication ni véritable projet explicité, par Renaud CAMUS, alors que ce dernier dénonce lui-même l’impuissance du “système pénal, qu’il soit policier ou judiciaire”, la “mollesse” de la police et des tribunaux, le “réseau de lois, de règlements, de directives européennes et même de traités internationaux qui laissent la Nation sans défense et qui font de la cité une ville ouverte”, incitant par là même, d’une manière aussi évidente qu’irresponsable, l’auditoire à résister à l’envahisseur qui veut le soumettre et à assurer lui-même et par ses propres moyens sa survie, dans l’urgence et sans attendre l’hypothétique action politique vaguement annoncée par Renaud CAMUS, dont il convient de rappeler que le parti politique qu’il préside n’a de véritable existence que pour son fondateur et pour les quelques partisans qu’il regroupe. »
En somme on me reproche l’insuccès de l’In-nocence. Mais comment peut-on dire de ce parti politique que l’action politique invoquée l’est « sans la moindre explication ni véritable projet explicité », et qu’il « n’a de véritable existence que pour son fondateur et pour les quelques partisans qu’il regroupe », alors qu’il a publié près de deux mille communiqués en douze ans et un programme en cinq cents pages, De l’In-nocence ? — sans parler des manifestations (toutes autorisées) auxquelles il a participé, de ma tentative de candidature aux présidentielles ou de notre actuelle candidature aux européennes…
voir l’entrée du samedi 12 avril 2014 dans Le Jour ni l’Heure
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