créée le lundi 14 avril 2014, 12 h 31
modifiée le lundi 14 avril 2014, 14 h 54Dimanche 13 avril 2014, une heure du matin (le 14). La “copie de travail” du jugement de la XVIIe Chambre est tellement bâclée, décidément, que beaucoup de gens, en en prenant connaissance, comprennent que j’aurais recommandé un “nettoyage ethnique”, ou, à défaut, un “ménage militaire”, face aux musulmans, et bien sûr à leur encontre. Or j’ai bien parlé de “ménage militaire”, après avoir écarté l’expression “nettoyage ethnique”, mais pour dire que c’était à cela que ressemblaient les pratiques des “nouveaux venus”, dans les quartiers et les zones urbaines dont ils prenaient progressivement le contrôle, en provoquant le fameux “white flight”, la fuite des blancs. Je dénonce le nettoyage ethnique et on dirait, à lire mes juges, que c’est moi qui y invite au contraire. C’est d’ailleurs exactement ce que comprennent les plus excités des musulmans, sur les réseaux sociaux, qui commencent à m’accuser de fomenter leur massacre et à déverser sur moi leur exécration et leurs menaces. La XVIIe Chambre me taxe d’incitation à la haine, mais le résultat le plus immédiat de son intervention c’est un déferlement de haine contre moi, qu’elle a provoqué.
Une grande part du malentendu provient de l’intitulé et du thème des “Assises sur l’islamisation”, au cours desquelles fut prononcé mon discours. Il s’agissait d’islam, j’ai parlé d’islam. Ce n’est pas ma spécialité. Je suis accablé par le Grand Remplacement, peu m’importe quels peuples et quelles civilisations y procèdent au détriment des indigènes français — même si je dois reconnaître que, remplacement pour remplacement, nous n’avons pas eu de chance et sommes plutôt mal tombés ; encore que les subsahariens non-musulmans ne paraissent pas forcément beaucoup plus amènes, dans l’ensemble, ni plus agréables de contact urbain.
Parce que l’allocution qu’ils ont à juger a été prononcée là où elle l’a été, mes juges, qui ne m’ont pas lu et qui ne me connaissent pas, sont persuadés que je suis un islamophobe forcené, obsessionnel. La plupart du temps, et dans la harangue en cause elle-même, je dis, pour parler de ceux auxquels j’invite à résister politiquement, “les nouveaux venus”. La XVIIe Chambre est persuadée que je veux dire en fait “les musulmans”. Comme le journaliste de Canal Plus, le mois dernier, elle pense que je cache mon jeu, que j’ai deux discours, ce qui est — comme je viens d’écrire que c’est en effet le cas en l’occurrence — bien mal me connaître. La conviction préalable où sont les magistrats de mon islamophobie supposée les amène à entendre, dans ce que je dis, ce qu’ils pensent qu’en fait je veux dire, et qui n’est pas du tout ce que je dis. Ainsi les deux phrases capitales que le Mrap, d’un scalpel délicat, avait retirées de sa citation d’origine (« Je ne dis pas, évidemment, que tous les nouveaux venus pratiquent la nocence. Je ne dis pas non plus, bien loin de là, qu’il n’y a que les nouveaux venus pour pratiquer la nocence »), sont bien rétablies dans le texte incriminé, mais, au lieu d’atténuer ou d’effacer mes torts, elles les aggravent ou presque, car elles constituent, selon la Cour, « des réserves de pure forme ». Devant pareil système d’interprétation, on ne peut qu’être toujours coupable : coupable pour ce qu’on dit, bien entendu, coupable pour ce qu’on ne dit pas, coupable encore pour ce qu’on dit qu’on ne dit pas, coupable même pour ce dont on dit expressément qu’on ne le pense pas. Ce que vous pensez, le tribunal le sait mieux que vous, tout de même ! Il le savait avant de vous entendre. Si vous ne le dites pas, et si vous dites que vous ne le dites pas, et que vous ne le pensez pas, vous émettez des « réserves de pure forme » : elles ne font que souligner votre hypocrisie et votre duplicité ; et, donc, l’urgence qu’il y a à vous condamner.
voir l’entrée du dimanche 13 avril 2014 dans Le Jour ni l’Heure
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