créée le lundi 2 juin 2014, 17 h 08
modifiée le lundi 2 juin 2014, 17 h 34Dimanche 1er juin 2014, minuit. Parmi mes plus acharnés antagonistes et contempteurs, sur Twitter (moi je n’attaque personnellement aucun individu, évidemment…), figure un certain “Bougnoulosophe”, dont le “pseudo” dit assez le niveau des interventions, je pense. Son obsession haineuse à mon égard m’avait donné à penser qu’il pouvait s’agir encore d’une hypostase de l’hydre Asensio, mais le caractère nettement “communautariste” (qui peut très bien être une ruse, au demeurant) de presque toutes ses interventions m’ont amené à écarter, à tort ou à raison, cette hypothèse. Il y a eu aujourd’hui force échanges, sur ce réseau-là (et sur tous les autres), à propos du tueur du musée juif de Bruxelles, que la police aurait arrêté à Marseille en la personne d’un certain Mehdi Nemmouche, “Français” originaire de Roubaix. Le bougnoulosophe a eu l’occasion de se multiplier à ce sujet, et bien sûr de s’en prendre à moi, qui étais intervenu à plusieurs reprises sur la question, en général sur le mode plaisant (« Flambées de violence antiflamandes en France et en Europe après la découverte que le principal suspect dans l’affaire du musée juif de Bruxelles est de Roubaix »). J’ai fini par lui répondre en trois mots et par lui demander :
« Et vous ne descendez jamais de votre arbre généalogique ? ».
Mon intention, peut-être obscure, je le veux bien (c’est l’opinion de Pierre), était évidemment de fustiger la contradiction où s’enferment tous ces antiracistes patentés qui paraissent ne jamais parler et agir qu’en fonction de leurs origines, comme si leur appartenance était une occupation à plein temps, comme s’ils étaient entièrement façonnés par ce champ même dont ils récusent d’autre part la pertinence, et jusqu’à l’existence croirait-on ; et ma référence implicite était bien sûr la phrase fameuse de Cocteau sur l’oiseau, ou le poète, selon les cas, qui chante d’autant plus juste qu’il « chante dans son arbre généalogique » — on pourrait pourtant souhaiter qu’il le quitte quelquefois.
Dans ces conditions je n’ai rien compris à la réponse du bougnoulosophe :
« Ah Renaud Camus, un géant ! Ce génie inimitable de la métaphore délicatement glanée dans les bistrots à “mimiles”... »
Ce tweet pour moi peu intelligible a été retweeté à la ronde, avec beaucoup de signes d’approbation à son égard et d’indignation à mon endroit, et par exemple par Didier Lestrade, l’un des fondateurs d’Act Up, si je ne me trompe, un Agenais dont un livre de souvenirs d’enfance et de jeunesse a laissé quelques traces en moi, au point qu’il est associé dans mon esprit à certains quartiers et à la gare d’Agen. Là-dessus est intervenu un personnage un peu plus sérieux que le bougnoulosophe, ne serait-ce qu’en cela qu’il affiche un nom, lui, un certain Jean-Philippe Dedieu, “researcher in international migrations” ; lequel m’a averti sur un ton froidement menaçant qu’il communiquait mon tweet à je ne sais plus quelle commission policière, au ministère de l’Intérieur et même au ministre lui-même. Je me suis demandé ce qui pouvait bien valoir pareil sort à cette brève taquinerie, insignifiante au regard des tombereaux d’injures, inspirées par la haine de l’homosexualité en général et de la mienne en particulier, que le bougnoulosophe, à l’instar d’Asensio et de son Nopseudo444, déverse quotidiennement sur moi, et qui, elles, ne paraissent émouvoir personne ; et j’ai fini par comprendre, à ma grande horreur, que dans le système de références de ce genre de gens, leur réseau d’images, symétrique et semblable à celui des pires racistes à front bas, inviter quelqu’un à descendre de son arbre, fût-il généalogique, ce n’était pas du tout l’inciter à quitter un moment le seul point de vue communautaire, c'était le traiter de singe.
Il me semble que cette injure-là n’est pas dans l’usage s’agissant de bougnoules, puisque bougnoule il y a du fait même de l’impétrant — le ciel m’est témoin que je n’ai nulle expérience de ce vocabulaire, et encore moins de ce genre de métaphores ; mais voilà qui expliquait le tweet de l’osophe, apparemment convaincu, ou affectant de l’être (tels les maux qui procèdent des différences d’environnement culturel...), que je le comparais à un macaque, ou à un gorille. Pas un seul de mes lecteurs réguliers ne pourra croire une seule seconde une chose pareille, bien entendu. Cependant les juges ne sont pas de mes lecteurs, ils l’ont prouvé.
voir l’entrée du dimanche 1er juin 2014 dans Le Jour ni l’Heure
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