créée le samedi 11 avril 2015, 23 h 08
modifiée le samedi 11 avril 2015, 23 h 40Vendredi 10 avril 2015, minuit et demi. Ça ne pouvait sans doute pas manquer d’arriver : les sites communautaires musulmans et les journaux islamiques en France, ayant eu vent de ma condamnation hier, l’annoncent à leurs lecteurs dans les termes qui sont ceux du Mrap, ceux du premier jugement et peut-être aussi ceux du second, que je n’ai toujours pas eu sous les yeux. Ainsi quelque chose qui s’appelle Saphir News écrit tranquillement :
« Au cours du meeting intitulé “Assises internationales sur l’islamisation de nos pays”, il a proféré une “très violente stigmatisation des musulmans”, selon le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié des peuples (MRAP), à l’origine de la plainte. Pour Renaud Camus les musulmans seraient des “voyous”, des “soldats”, “le bras armé de la conquête”, et même des auteurs de “vols”, d’“arrachements de sacs de vieille dame” » (c’est moi qui souligne).
Le jugement a en quelque sorte naturalisé, officialisé, authentifié ces imbécillités, dont, à la vérité, je ne puis décider si elles procèdent d’une lecture et d’une écoute incroyablement ineptes de mon discours (où bien entendu, faut-il l’écrire encore une fois, je n’ai jamais rien dit de pareil — je parlais des délinquants, des nocents, éventuellement des délinquants musulmans, et certainement pas des musulmans en général) ; ou bien (car la première hypothèse est tout de même difficile à croire : des juges peuvent-ils vraiment être aussi bêtes, aussi mauvais lecteurs, aussi mauvais écouteurs ? Je veux bien que j’ai un style obscur, on me le reproche assez, mais il y a des limites…) ou bien si elles sont, ces imbécillités, les inventions délibérées, machiavéliques, de la cour (qui ne croirait pas un seul instant que j’aie dit cela, qui saurait parfaitement que je ne l’ai pas dit, ni pensé, mais qui me l’attribuerait nonobstant, pour disposer d’un motif légal de me condamner). Je suis certainement très naïf, très enfantinement attaché au mythe de l’impartialité et de l’honnêteté de la justice, je n’arrive pas à me convaincre tout à fait que des magistrats puissent être à ce point de mauvaise foi. J’aime encore mieux les croire idiots, ou bien aveuglés par la passion idéologique, par le bien nommé — en l’occurrence — préjugé.
Toujours est-il que cette histoire va me poursuivre pour le restant de mes jours. Où que j’aille et quoi que je fasse il y aura toujours une Colombe Schneck — elles sont légion — pour me rappeler, avec la docte certitude de qui recrache ses cours de l’école de journalisme, que pour moi les musulmans sont des voyous, des arracheurs de sacs de vieille dame, et que d’ailleurs j’ai compté les juifs de France Culture, d’où j’ai été chassé pour cette raison (ah non, cela c’est un mythe islamo-soralien ; mais il y a des corridors de circulation…).
Une autre conséquence de la légèreté des juges, pour ne pas dire pis, c’est que me voilà livré par eux à la dangereuse vindicte musulmane, tout un peuple étant activement persuadé, par cent cinquante feuilles de chou et autant de blogs qui écrivent tous la même chose car ils la puisent à la même source, que pour moi tous les musulmans sans exception sont des voyous et des détrousseurs de vieilles dames. Et mes objurgations à aller voir et entendre ce que j’ai dit vraiment seront toujours de peu de poids face à l’autorité de la chose jugée, telle qu’amoureusement diffusée par la presse remplaciste et les sites remplaçants. Incitation à la haine, parlons-en ! Si je me fais assassiner, Mmes les présidentes Anne-Marie Sauteraud et Sophie Portier auront ma mort sur la conscience — où elle ne pèsera guère, je le crains.
voir l’entrée du vendredi 10 avril 2015 dans Le Jour ni l’Heure
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