créée le dimanche 4 décembre 2016, 9 h 47
modifiée le dimanche 4 décembre 2016, 9 h 53Orléans, hôtel Mercure-Centre, ch. 817, samedi 3 décembre, une heure du matin. Le Petit Remplacement est aussi pénible et douloureux que le Grand, et comme lui il va s’accélérant, ce qu’on n’eût pas cru possible.
Jusqu’ici il y avait les concerts, au moins, comme autant de place de sûreté. Mais maintenant ils sont présentés par des gens qui ont été engagés, manifestement, pour leur capacité à tout traduire en langue-bébé, à expliquer les plus grandes œuvres comme des bandes dessinées (« Et c’est parti pour dix minutes de délire ») et à ne jamais prononcer quatre autrement que cat (« Une symphonie en cat mouvements »). Ailleurs on célèbre les trente ans du musée d’Orsay par deux heures de jeux débiles où pas un instant il n’est question des œuvres, comme si, sous la Dictature de la Petite Bourgeoisie, on ne pouvait jamais parler de culture qu’à la condition de la vider de son contenu, bien entendu pour ne vexer personne. Et si vous vous arrêtez sur une aire d’autoroute pour vous laver les mains de tout cela, non seulement vous êtes poursuivi jusqu’en les ultimes recoins, comme un terroriste par Poutine, par une fracassante musique d’ascenseur, mais vous tombez sur un enclos intitulé “Les allées de la culture” où se disputent tout l’espace magazines people et jeux vidéos.
La politique culturelle ne consiste plus du tout à rendre les masses cultivées mais à les persuader qu’elles le sont déjà ; et à les convaincre, pour les rassurer, que la culture n’a jamais été rien d’autre que cela : ce qu’elles font quand elles n’ont rien à faire.
voir l’entrée du samedi 3 décembre 2016 dans Le Jour ni l’Heure
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