Juste avant après. Journal 2017

créée le mercredi 25 octobre 2017, 12 h 27
modifiée le vendredi 2 février 2018, 22 h 47
Plieux, mardi 24 octobre 2017, minuit et quart.
En retard à cause du défaut de connexion au château de La Caze, dans les gorges du Tarn, avant-hier et hier, je voulais parler ici, pour me rattraper, des merveilleuses églises de Perse et de Bessuéjouls, dans la vallée du Lot, aux proches environs d’Espalion — elles furent l’enchantement final, le couronnement de la journée d’hier, retour d’Ardèche vers le Gers, par la Lozère et l’Aveyron. Hélas, l’actualité prime, comme disent les journalistes. Et l’actualité, me concernant, c’est ce qui commence à ressembler fort à une deuxième, ou troisième, ou quatrième, j’ai perdu le compte, “affaire Camus”.

Soit ces deux tweets, tweetés avant mon départ pour Baix, la semaine dernière, et qui déclenchent une tempête :

« Au regard des remplacistes à la Trudeau, Macron ou suédois, Hitler ne paraîtra pas moins criminel mais peut-être plus franc, plus net. »

« Le génocide des juifs était sans doute plus criminel mais paraît tout de même un peu petit bras auprès du remplacisme global. » 

Les deux ont à peu près le même sens et posent, tout à fait clairement me semblait-il — mais il faut croire que non —, que le Grand Remplacement, l’actuel génocide par substitution auquel se livre le remplacisme global, sans être aussi criminel que le génocide hitlérien des juifs, serait-ce seulement parce qu’il n’a pas d’auteur identifié, ou identifiable, est plus insidieux et porte sur beaucoup plus de monde. Le crime d’Hitler n’est en aucune façon rendu moins criminel par la comparaison (qui n’est en rien une assimilation) : il en apparaît seulement plus net, plus évident. À l’épicentre de la tornade est l’expression “pas moins criminel” qui, double négation, ou du moins association de deux facteurs négatifs, pas et moins, constituait sans doute un défi à l’état grammatical de l’heure, et une “prise de risque” au regard de l’hébétude ambiante. Plusieurs exégètes paraissent en inférer qu’à mes yeux Hitler était moins criminel que MM. Trudeau ou Macron. Inutile de leur faire remarquer que mon tweet dit exactement le contraire : leur siège est fait depuis longtemps. Comme le dit drôlement Philippe Martel, « pas moins criminel is the new bras armé » (autre expression mal comprise qui m’avait valu condamnation par la XVIIe Chambre).

Une dame Laurence de Cock, “Prof et chercheuse en histoire et Sciences de l’Education. Détricoteuse chez Mediapart”, me dénonce à la DILCRAH et au ministère de l’Intérieur pour “apologie de crime contre l’humanité”. Un certain Gilles-Marie Tiné, cinéaste, semblerait-il, demande à notre ami commun Philippe Martel, ironiquement, combien je risque pour “apologie de l’hitlérisme”. Pour “The Quiet Strength@TheInside Dude :

« Mr Camus, vous avez fait une apologie de crimes contre l’humanité et vous le savez très bien. Vous irez vous justifier devant la justice. »

Le moins qu’on puisse dire est que je ne le sais pas, non. Je sais même très bien le contraire. Si l’on creuse un peu avec patience et politesse, malgré qu’on en ait, le même indigné daigne préciser :

« Comment osez-vous comparer la mort de 6 millions de personnes avec votre délire du remplacement ? Il faut être complètement irresponsable ou inconscient pour tenir de tels propos. »

Question tout à fait différente, à la vérité, et qui prête mieux au débat — on peut estimer, en effet, je le conçois très bien, qu’il ne faut pas comparer la mise à mort atroce de six millions de juifs et l’éradication plus ou moins discrète de six cents millions de blancs, dans l’ancien “monde occidental” : c’est quelque chose que je puis parfaitement comprendre, même si j’estime pour ma part qu’on peut toujours tout comparer, ce qui n’est en rien assimiler : mais en quoi cela pourrait-il bien impliquer que je me livre, ce faisant, à une “apologie de crime contre l’humanité” ? Poussé dans ces retranchements par ma très sincère demande d’éclaircissements, l’individu s’en tire grâce à l’argument suprême : j’ai déjà été condamné, ce qui prouve bien que…

L’affaire m’a déjà valu expulsion de Facebook, pour vingt-quatre heures ou pour la vie, ce n’est pas précisé ; et façon de mise en examen sur Twitter, avec la suppression pour la France d’un des tweets contestés. 

voir l’entrée du mardi 24 octobre 2017 dans Le Jour ni l’Heure

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