Juste avant après. Journal 2017
créée le jeudi 26 octobre 2017, 23 h 01
modifiée le dimanche 29 octobre 2017, 1 h 20Plieux, jeudi 26 octobre 2017, minuit. La nème “affaire Camus” entraîne une telle agitation (téléphonages, consultation, contre-attaques, pétition) que je vais me contenter pour aujourd’hui, en guise d’entrée de journal, de déposer ici, en libre accès, le “discours de Baix”, celui de samedi dernier, 21 octobre 2017, qui a l’avantage de bien résumer l’ensemble, ou presque, de l’état actuel de mes réflexions et positions. Il sera ainsi facilement disponible, dans sa forme la meilleure et la plus corrigible. Il a été intitulé pompeusement, et longuement (mais lui-même est très long…), “Les mots interdits sont le mots les plus vrais — colonisation, occupation, génocide (introduction au remplacisme global)”. Le voici :
J’ai longtemps reculé devant les mots. Je pensais qu’ils étaient trop forts. J’en voulais même à ceux qui les employaient car j’estimais qu’ils compromettaient notre cause par des termes trop vifs, exagérés, qui allaient effrayer autour de nous et nous faire passer pour des énergumènes. Je suis convaincu aujourd’hui qu’il ne faut plus reculer, ni devant les hommes, ni devant les faits, ni devant les termes.
Ainsi colonisation. Je l’ai dit cent fois et je le répète, nous sommes cent fois plus colonisés, et plus gravement, et plus profondément, que nous n’avons jamais colonisé nous-mêmes. L’essence de la colonisation, depuis la Grèce antique et la Grande Grèce, les colonies helléniques en Italie du Sud et en Sicile, c’est le transfert de population. Les colonisations militaires, administratives, politiques, impérialistes, sont certainement bien pénibles, pour les colonisés, mais elles ne sont rien auprès des colonisations démographiques, qui touchent à l’être même des territoires conquis, qui en transforment l’âme et le corps, et qui menacent d’être éternelles, ou, à tout le moins, irréversibles.
On nous dit qu’il n’y a pas colonisation car il n’y a pas conquête militaire, pas d’armée victorieuse, pas de soldats défilant dans nos rues. On se trompe. On nous trompe. L’armée conquérante, c’est la racaille. L’instrument de la conquête, c’est ce que j’ai appelé la nocence. Ne dites pas que vous ne savez pas ce que c’est que la nocence puisque vous utilisez couramment le terme contraire, formé à partir de celui-ci, innocence. La nocence, c’est ce dont l’in-nocence est le contraire. La nocence, c’est le fait de nuire, de nuire un peu ou de nuire beaucoup, des trop fameuses incivilités jusqu’au terrorisme, en passant par les pieds sur les banquettes du RER, les arrachages de sacs de vieilles dames et le grand banditisme. On notera au passage que la bonne vieille délinquance française de souche, indigène, a à peu près disparu. Elle n’a pas su prendre à temps le virage de la mondialisation, comme on dit. Elle a été remplacée.
On notera également qu’entre la délinquance de droit commun et le terrorisme il n’y a pas de solution de continuité. La progression est ininterrompue. Il y a une différence de degré, il n’y a pas de différence de nature. Tous les terroristes sans exception ont fait leurs premières armes dans la délinquance de droit commun. C’est la même carrière, la carrière militaire. D’ailleurs il n’y a pas de terroristes. Il y a des troupes d’occupation, dont les commandos les plus redoutables, à intervalles réguliers, exécutent quelques otages, comme l’ont toujours fait toutes les troupes d’occupation.
Prétendre lutter contre le terrorisme sans s’occuper de la conquête est absurde. C’eût été, à une autre époque, vouloir se débarrasser de la Gestapo en s’accommodant de l’Occupation allemande. Cela est l’émanation naturelle de ceci. Il ne faut pas “lutter contre le terrorisme”, il faut libérer le territoire, et cela par la remigration. Traiter le terrorisme comme un épiphénomène, c’est répéter l’erreur des Français durant les dits “événements d’Algérie” (nous en sommes à présent aux “événements de France”). Les Français croyaient alors, ou affectaient de croire, pour les plus avertis, que les fellaghas étaient un épiphénomène, déjà, une mousse superficielle de haine et de terreur, en somme ; et que, en dessous de cette mousse bien regrettable, les Algériens les adoraient. Non, les Algériens ne les adoraient pas du tout. Ils les adoraient si peu, même, qu’à peine libérés et même avant ils ont imposé à des colons installés dans le pays depuis bien plus longtemps que les nôtres aujourd’hui dans le nôtre une des plus abruptes remigrations de l’histoire — souvenez-vous : la valise ou le cercueil. Je ne recommande certes pas d’en imiter les méthodes, mais j’en crois le principe inévitable. On ne met pas fin à une colonisation sans le départ des colonisateurs. On ne met pas fin à une occupation sans le départ de l’occupant.
Occupation, voilà un autre mot devant lequel j’ai longtemps reculé et que j’assume complètement à présent. Il ne faudrait faire aucune comparaison, nous dit-on, entre la Première et la Deuxième Occupation. D’abord on peut toujours tout comparer, ne serait-ce que pour distinguer. Comparer n’est pas assimiler. Et il n’est certes pas question ici, ni jamais, de diminuer d’un iota l’horreur de la Première Occupation, l’allemande. Mais la Seconde, l’africaine, sur bien des points n’a rien à lui envier. Certes elle ne torture pas dans les caves, qu’on sache, encore qu’il y ait eu tout de même l’effroyable épisode du martyre d’Ilan Halimi, sans parler des tournantes, dont les victimes sont presque invariablement des jeunes filles indigènes, pour ne pas dire “françaises de souche”. Deuxièmement le nombre des massacrés commence à être tout à fait du même ordre que la dernière fois. Le degré de nocence immédiate, de nuisance, de dérangement et d’humiliation, pour les paisibles citoyens qui, bien à tort, ne souhaiteraient rien d’autre que de rester paisiblement en dehors de tout ça, est probablement plus fort cette fois-ci. Il faut dire que les Occupants sont aujourd’hui dix fois, que dis-je, cent fois plus nombreux qu’il y a trois quarts de siècles. Comme leurs prédécesseurs ils sont de plus en plus souvent en uniforme, surtout les auxiliaires féminines, et comptent à juste titre sur les voiles, les boubous, les djellabas, les turbans, les niqabs et les babouches — pour ne rien dire de leur innombrable marmaille —, pour marquer leur territoire, étaler leur force et leur nombre, et déprimer les Occupés.
Qui sont les Occupants ? Ceux qui se considèrent comme tels ou qui témoignent l’être, par leurs discours ou par leurs attitudes — je reconnais que c’est là beaucoup de monde.
Ces Occupants, la Collaboration actuelle est encore plus impatiente que sa sœur aînée de prévenir le moindre de leurs désirs. Il faut dire que, s’il y a bien des différences entre les deux Occupations, et bien sûr il y en a, les deux Collaborations, elles, se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Tout juste peut-on trouver que ce mot, Collaboration, bien loin d’être exagéré, est insuffisant. Ni notre gouvernement ni nos médias ne collaborent, en effet : ils sont. Ils ne sont pas complices, ils sont auteurs, fauteurs. Ce sont eux qui veulent l’horreur en cours, la substitution ethnique, eux qui la promeuvent incessamment. Ils ne sont seuls à la vouloir, bien sûr, mais elle ne leur est imposée par personne.
Ce qui m’amène à un autre mot très fort que j’ai longtemps refusé et qu’il me faut bien, aujourd’hui, prendre en considération, au moins. C’est celui de génocide. Je l’ai refusé des années durant par respect pour les victimes du génocide hitlérien, et pour le caractère unique de leur extermination industrielle. Le génocide des hutus n’a pas eu le même caractère scientifique. Mais il était constitué lui aussi de mises à mort de masse, auxquelles nous semblons échapper pour le moment. Peut-on parler de génocide quand il n’y a, comme à présent, ni chambres à gaz, ni Shoah par balles, ni coupe-coupe systématique à la machette ? Je crois que c’est nécessaire si l’on veut réveiller des peuples endormis et leur faire prendre conscience de l’énormité et de l’horreur de ce qui survient. Le génocide, de nos jours, a un plus grand souci de son image : il ne veut ni affoler ses victimes, qui pourraient protester et se débattre, ni faire pousser les hauts cris à ses critiques, il est vrai peu nombreux et marginalisés. Il ne tue plus, il submerge. Il ne massacre pas, il remplace. Selon l’heureuse formule d’Aimé Césaire, qui ne croyait pas si bien dire, c‘est le génocide par substitution. Tous les pays de ce qui fut naguère le monde occidental et, disons le mot, de la race blanche, Europe, Amérique du Nord, Australie, Nouvelle-Zélande, font l’objet d’un semblable engloutissement sous l’autre, sous tout ce qui n’est pas eux, sous toutes les races, ethnies, cultures, civilisations, religions, traditions et intraditions de la Terre. Le phénomène n’est nulle part si manifeste qu’au Canada, que son gouvernement livre avec enthousiasme au reste du monde ; mais il est tout aussi évident en Suède et, pour notre malheur, en France.
La méthode qui a si efficacement permis de venir à bout de la culture, de la musique, de l’université et j’en passe — à savoir l’ensevelissement sous tout ce qui n’est pas elles, la porte ouverte, l’”esprit d’ouverture”, comme dit d’elle-même avec un bel humour à la “Arbeit macht frei” France Culture, la station la plus sectaire de France —, devrait bien permettre de venir à bout de l’homme blanc. La culture périt sous le divertissement et les dites “industries culturelles”, la musique sous les variétés, l’université sous l’absence de sélection, l’Europe et l’Occident sous la “diversité”. Et c’est toujours le divers qui décroit.
Comme tant d’autres mots, comme culture, comme musique, comme français, antiracisme a radicalement changé de sens. Il désignait le combat contre le racisme, et pour la protection de diverses races menacées ; il recouvre à présent — comme d’ailleurs le portait tout autant son nom — la haine des races, de l’idée et du concept de race ; la négation de leur existence, et tout spécialement de la blanche. En bonne logique le racisme devrait changer de sens lui aussi, en symétrie, et devenir le nom de l’amour des races, de toutes les races, le désir de leur préservation, la sienne évidemment comprise, surtout quand elle est la moins nombreuse et la plus menacée.
L’antiracisme tirait des camps de la mort, et de l’unanime Plus jamais ça ! qu’ils suscitaient dans la conscience universelle, après leur libération, son incontestable légitimité, son autorité morale, son prestige, sa formidable puissance politique. Or, par un tour complet de la spirale du sens, ou du sort, cet antiracisme né ou rené de la Shoah a bâti, en une vie d’homme, une société, la nôtre, où dans beaucoup d’écoles la Shoah ne peut plus être enseignée, parce que les élèves ne veulent pas en entendre parler et prétendent qu’il s’agit de propagande sioniste ; dans le même temps les juifs fuient la France ou la Suède par milliers, parce qu’ils ne s’y sentent plus en sécurité. La communauté juive de Malmö avait survécu à la Seconde Guerre mondiale, elle ne survit pas au changement de peuple et aux nouveaux “Suédois”.
Le premier négationnisme niait criminellement le génocide. Le second est plus criminel encore s’il se peut : il est directement génocide, puisqu’il nie l’existence des races. Il en nie l’existence tout en proclamant qu’elles sont égales, ce qui montre assez son degré de cohérence logique. Leur inexistence théorique, très théorique, est la condition de leur disparition pratique, effective. Le dogme de l’inexistence des races, ce credo quia absurdum — je crois parce que c’est absurde, comme pour la Trinité ou l’Immaculée Conception — de notre société, en est le principal fondement. Dans l’effondrement de notre système scolaire, il est tout ce qui est encore enseigné. Dans l’échec total de la transmission, il est tout ce qui est encore transmis. Quand les gens ne savent qu’une seule chose, et c’est de moins en moins rare au sein de l’hébétude qui gagne, c’est qu’il n’y a pas de races. Je suis de plus en plus persuadé pour ma part que la proclamation solennelle et menaçante de ce dogme, vers le milieu des années soixante-dix du siècle dernier, est le point nodal à partir duquel tout devenait possible : y compris la pire horreur, la substitution ethnique généralisée, le Grand Remplacement, le métissage global, la production industrielle de l’homme remplaçable, de la Matière Humaine Indifférenciée (MHI).
On dit couramment que c’est l’extermination des juifs qui a rendu impossible de parler des races, comme l’avaient toujours fait tous les peuples en toute innocence, pour le coup. Pourtant un Léon Blum parlait couramment de la sienne, dans ses lettres, et c’était justement dans la petite maison où il était retenu prisonnier par les Allemands à Dachau, au beau milieu de l’univers concentrationnaire. Je ne vais pas citer pour la dix millième fois la phrase fameuse du général de Gaulle en 1959, selon laquelle « nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne ». On nous objecte qu’il s’agit là d’une conversation privée. Très bien. Voici alors un autre président de la République, cette fois dans l’exercice de ses fonctions, plus tardivement encore, lors d’un discours à l’école des Sciences politiques, le 12 décembre 1972 : Georges Pompidou y parle, à propos du gaullisme, d’une « réaction en profondeur de notre race », et, quelques phrases plus loin, du « caractère même de notre race », « cette versatilité que César distinguait et utilisait déjà contre les Gaulois, et qui fait que le peuple français, peuple épris de calme, de paix et de stabilité s’il en est, ressent périodiquement et par crise un besoin inconscient et incontrôlé de changement, et d’un changement qui remet tout en cause, non seulement les hommes, mais les principes, mais les institutions ». Fasse le ciel, entre parenthèses, que notre peuple ressente bientôt un tel besoin, et se révolte avant qu’il ne soit tout à fait trop tard contre ceux qui fomentent sa disparition (sauf à titre nominatif) .
Le même Georges Pompidou, qu’il n’est pas accoutumé de ranger parmi les têtes brûlées ou les suppôts de Satan, écrit, dans ce qu’il est convenu d’appeler ses Mémoires, en fait Lettres, notes et portraits, un recueil posthume :
« Mon père et ma mère appartenaient profondément à la race française, dure au travail, économe, croyant au mérite, aux vertus de l’esprit, aux qualités du cœur. »
Il est bon de remarquer que le seul fait de parler de race française, comme nos ancêtres l’ont toujours fait bien tranquillement, prouve assez qu’on n’est pas raciste, cette race n’ayant, par chance, que fort peu de caractère ethnique, non plus que celle des notaires, des peintres du dimanche, des génies, des avaricieux ou des amis de la pêche à la ligne. Si j’étais raciste je ne le serais pas comme Vacher de Lapouge, comme Chamberlain ou Alfred Rosenberg, je le serai comme Malherbe (Que direz vous, races futures… ), comme Racine (Des princes de ma race antiques sépultures), comme de Gaulle ou Georges Pompidou ; ou comme ce Georges Bernanos qui a donné de la race, en passant, la meilleure des définitions impossibles, en une des plus belles phrases de la littérature française, à mon avis :
« Hélas! autour des petits garçons français penchés ensemble sur leurs cahiers, la plume à la main, attentifs et tirant un peu la langue, comme autour des jeunes gens ivres de leur première sortie sous les marronniers en fleurs, au bras d’une jeune fille blonde, il y avait jadis ce souvenir vague et enchanté, ce rêve, ce profond murmure dont la race berce les siens ».
Que sont la race, le peuple, la nation incarnée en nous ? Ils sont « un souvenir vague et enchanté, un rêve, un profond murmure ». Et c’est pour cette raison que la France, au cours de son histoire, a toujours intégré à merveille ceux qui ont voulu entrer dans son rêve, écouter avec elle le profond murmure de sa langue, de sa littérature, de sa musique, de ses paysages, de ses saveurs, de ses ciels et de ses gestes ancestraux. La France peut intégrer des hommes, elle peut intégrer des femmes, elle peut intégrer des familles qui le désirent ardemment : elle ne peut pas intégrer des peuples, et moins encore des peuples qui ne le désirent pas du tout.
L’erreur tragique, pour ne pas dire pis, de l’antiracisme aura été de prendre le mot race dans le même sens incroyablement étroit qu’avait fait le racisme avant lui, en se contentant d’inverser les valeurs terme à terme. Il est facile de prétendre que les races n’existent pas dès lors qu’on se contente, comme les racistes, de prendre le mot dans ses seules connotations scientifiques ou pseudo scientifiques, qui ne sont qu’un infime partie de sa signification dans notre langue, ainsi qu’en la plupart des autres. Dire que les races n’existent pas c’est peut-être vrai scientifiquement — et encore, j’ai des doutes —, mais c’est avant tout un tour de passe-passe sémantique, une sorte d’escroquerie linguistique. Il est déjà plus juste, ou moins faux, de dire que les savants n’ont pas besoin de ce concept, un peu comme Laplace disait de Dieu, à Napoléon, un peu niaisement, que cette hypothèse n’était pas pour lui nécessaire. Dire que les races n’existent pas, c’est aussi bête que de dire que Dieu n’existe pas, ou les classes sociales, ou les mythes : ils n’existent peut-être pas, je ne suis pas à même d’en juger, mais ils sont la réalité du monde, et les principaux moteurs de ses mouvements de masse et de ses grandes commotions. Il est d’ailleurs assez plaisant de relever que jamais les êtres n’ont autant parlé ou été parlé dans la leur, de race, que depuis que les races n’existent plus, officiellement. Tout le monde s’est mis à chanter dans son arbre généalogique, et l’on sait trop souvent ce que vont dire et penser les gens, au seul énoncé nom.
L’homme blanc est trop cher, trop mou, trop civilisé, trop diplômé, et en plus il a déjà tout. Ce qu’importe le remplacisme global ce ne sont pas des travailleurs, ce sont des consommateurs : qui très vite auront besoin de nourriture, de logements, de vêtements, d’écoles, de soins médicaux, d’objets électroniques, de gadgets. Ils sont indispensables au sauvetage de la bulle économique. Vous direz qu’ils n’ont pas d’argent. Vous vous trompez : ils ont ou ils auront le vôtre. Il y a beau temps que les prétendus transferts sociaux sont essentiellement des transferts raciaux — pardon : ethniques. Si ces transferts organisés ne suffisent pas à mettre en possession de vos économies et de vos biens les populations de remplacement, elles s’en empareront par la force, grâce à leurs voyous qui sont leurs soldats. La nocence est l’instrument du changement de peuple. J’en sais quelque chose, c’est pour l’avoir dit que j’ai été à plusieurs reprises condamné par les tribunaux. Je n’en fus nullement surpris. J’ai confiance en l’injustice de mon pays.
On ne comprend rien au Grand Remplacement si l’on ne voit pas que, si gigantesque, qu’ils soit, il n’est qu’une petite partie d’un ensemble infiniment plus vaste, ce que j’ai nommé le remplacisme global, et auquel il a déjà été fait allusion ici. Le remplacisme global est à mon sens un des deux principaux totalitarismes qui aujourd’hui se partagent le monde — l’autre étant évidemment l’islam. Ils seront nécessairement rivaux, car tout les oppose. Mais aujourd’hui il y a entre eux une sorte de pacte germano-soviétique, qui dure plus longtemps que le vrai. C’est un traité provisoire de non-agression entre les conquérants : le remplacisme a besoin de l’islam pour qu’il lui fournisse les contingents de ses grands remplacements ; l’islam a besoin du remplacisme pour placer partout ses soldats. La némésis du remplacisme global, cependant, ce qui entraînera sa perte, c’est qu’il remplace des veaux par des hyènes. Il sera le premier mangé. Maigre consolation pour les remplacés.
Remplacer, tel est le geste central des société postmodernes et peut-être bientôt post-humaines, trans-humaines. Tout est remplaçable et remplacé : Venise par son double à Las Vegas, Paris par son double à Pékin, Versailles par EuroDisney, la pierre par le syporex ou le parpaing, les lauzes par la tôle ondulée, le bois par le plastique, la ville et la campagne par la banlieue universelle, la terre par le ciment et le goudron, les bords de mer par le béton, la montagne par les stations de sport d’hiver, les chemins par les sentiers de randonnée, la nature par les aménagements en vue de retombées économiques, l’exercice par le sport, le sport par les Jeux olympiques, les Jeux olympiques par les affaires, les affaires par la corruption, la compétition par le dopage, la littérature par le journalisme, le journalisme par l’info, le vrai par le faux, l’original par la reproduction, le vous par le tu, le nom par le prénom, le nom et le prénom par le pseudo, le cœur par le cœur artificiel, toutes les parties du corps humain par des pièces de rechange, l’histoire par l’idéologie, le destin des nations par la politique, la politique par l’économie, l’économie par la finance, le regard par la sociologie, le chagrin par les statistiques, le monde réel par le site touristique, les habitants par les touristes, les indigènes par les allogènes, les Européens par les Africains, les mères par les mères porteuses, les hommes par les femmes, les femmes par les poupées gonflables, les hommes et les femmes par les robots, les peuples par les peuples, l’humanité par la posthumanité, l’humanisme par le transhumanisme, l’homme par la Matière Humaine Indifférenciée.
Un grand mystère est que les écologistes, qui tiennent si fort à la biodiversité, et ils ont raison, paraissent en exclure l’espèce humaine. Sans doute estiment-ils à juste titre, que l’homme blanc coûte trop cher à la planète. Mais il y a d’autres solutions que son effacement, ne serait-ce que la décroissance démographique, sans laquelle toutes les politiques écologiques sont parfaitement vaines. S’il y avait une supériorité à la race blanche, ce serait qu’il y en a beaucoup moins que les autres
GPA, PMA, GRP (Grand Remplacement des Populations), ce ne sont jamais là que les mêmes manipulations génétiques, la standardisation taylorienne appliquée au vivant, le remplacisme à l’œuvre. L’homme doit être artificialisé, comme la nature : standardisé, normalisé, remplaçabilisé, afin de coûter moins cher et de ménager de plus forts profits.
Autant que les forts profits, les coûts bas, admirez l’amphibologie, l’à bas coût, le low-cost, sont le principe central du monde remplaciste. Tout y devient low-cost, même quand c’est aussi cher pour le consommateur que sa version originelle. Ce monde est caractérisé par la prolétarisation autant que par la paupérisation. Sous la pression de la surpopulation ville et campagne y convergent en banlieue, cet à-côté du lieu, cet à la place de l’être. Les banlieues à leur tour évoluent en terrain vague, cette terre gaste, gâchée, pourrie, ce Waste Land prophétisée par T. S. Eliot. Le racisme avait fait de l’Europe un champ de ruines, l’antiracisme la transforme en bidonville.
Le père du remplacisme global est Frederick Winslow Taylor, le Taylor de la taylorisation, de la standardisation, de la normalisation. Taylor est au remplacisme ce que Marx est au marxisme. Son grand livre — le Das Kapital du remplacisme global, s’appelle The Principles of Scentific Management. On peut y lire des phrases aussi révélatrices que :
« Dans le passé c’est l’homme qui a été premier ; dans le futur ce doit être le système ».
Comme l’écrit son plus récent préfacier :
« Taylor a du sang sur les mains ».
Son plus notable disciple est Henry Ford qui, en diminuant considérablement le nombre des pièces nécessaires, en les rendant interchangeables, normalisées, standardisées, a pu produire une voiture suffisamment peu chère, la Ford T, pour qu’il puisse mettre en application son idée de génie, la vendre à ses propres ouvriers. Le producteur devenait le consommateur. Il était payé pour acheter ce qu’il produisait, et alimenter de la sorte le fameux système, qui pouvait tourner en circuit fermé. Aujourd’hui, dans les mégapoles où les hommes et les femmes vivent dans des espaces de plus en plus réduits et quelquefois dans des placards ou dans des boîtes, ils se ruinent en loyer pour être près d’un travail qui leur permet (tout juste) de payer leur loyer. Par une simplication encore plus radicale, le producteur devient le produit. Les prétendus réfugiés de guerres qui n’existent pas ne sont pas sauvés en mer, ils sont réceptionnés comme la matière première qu’ils sont des industries de la MHI, la Matière Humaine Indifférenciée, qui importent et produisent jusqu’à leurs consommateurs.
Certes le régime de naufrage organisé, comme moyen de transport de masse, ne laisse pas d’impliquer quelques noyés, mais pour le remplacisme global, qui a précipité ces malheureux sur les flots, ils sont dégâts collatéraux très admissibles et marginaux au regard du bon fonctionnement du système.
Henry Ford était un antisémite acharné, il avait des liens étroits avec le nazisme et d’énormes intérêts dans l’Allemagne hitlérienne, ne serait-ce que la Ford allemande. Les camps de concentration et d’extermination, c’est bien entendula traduction en acte de Mein Kampf mais c’est aussi, dans une large mesure, l’application au génocide des Principes de la Gestion Scientifique.
Le remplacisme global, cinématographiquement, c’est Metropolis + Les Temps Modernes + le moins connu Soleil Vert, Soylent Greeen : Metropolis par l’organisation de l’hébétude, en l’occurrence par la Grande Déculturation, l’effondrement des systèmes scolaires, l’imbécilisation de masse, la drogue ; Les Temps Modernes par la standardisation, la normalisation, la taylorisation, cette fois appliquées à l’homme lui-même ; Soleil vert, enfin, par la transformation de l’homme en produit de consommation, normalisé et standardisé, la Matière Humaine Indifférenciée.
La divine surprise de la finance hors-sol post-industrielle c’est son histoire d’amour avec l’antiracisme, qui, à l’origine, si l’on songe à Henry Ford, justement, était rien moins qu’assurée. Mais l’antiracisme, dès lors qu’il changeait de dessein, qu’il n’était plus protection de deux ou trois races menacées mais affirmation fulminante et dogmatique, littéralement, de l’inexistence de toutes, puis de la nécessité et de l’inévitabilité de leur fusion (les contradictions ne lui font pas peur) par l’immigration de masse et le métissage, devenait pain bénit pour le remplacisme global. Voyez l’enthousiasme d’une Laurence Parisot ou d’un Pierre Gattaz pour la substitution ethnique. L’antiracisme, de par son passé, apportait au remplacisme la respectabilité idéologique qui lui manquait. Le remplacisme, de par ses moyens, apportait à l’antiracisme le pouvoir et l’argent. Voyez les carrières d’un Harlem Désir ou d’un Julien Dray. Le remplacisme est une énorme pourvoyeur de postes et de prébendes, et il n’est pas question parmi nous de se hausser dans la vie, que ce soit pour être préfet, général, conservateur de musée, directeur de théâtre ou maître de ballet, en s’abstenant de lui faire allégeance aussi souvent que possible.
Je suis déjà trop long et pour ne pas allonger je vais faire usage d’une facilité qui m’est offerte pour expliquer ce que je veux dire par remplacisme global. On peut le définir d’un seul mot, ou plutôt d’un seul nom : Macron. Le macronisme est la SFRG, Section Française du Remplacisme Global, et il en est jusqu’à présent, beau titre de gloire pour notre pays, l’incarnation la plus pure. En lui convergent les deux généalogies principales du remplacisme : d’un côté la banque, la finance hors-sol, l’hyperclasse post-industrielle ; de l’autre le néo-antiracisme, celui qui nie les races. Macron n’est même pas antiraciste, il est au-delà de tout ça : les races, les peuples, les identités, les origines, ces choses n’existent plus pour lui ; et, comme on sait, il n’y a pas de culture française.
Je voudrais toutefois souligner un curieux point de convergence, entre nous, nous antiremplacistes, et lui remplacisme incarné. Le remplacisme, cet économisme à tout crin, ce financiarisme exacerbé, est au-delà de la politique, il n’en veut plus. À travers lui la finance hors sol prend directement en main la gestion du parc humain, la production de la MHI, en neutralisant la caste politique, ce que Raymond Barre appelait jadis le microcosme, et dont le macrocosme ne veut plus. Je nomme ce système la davocratie directe : le gouvernement direct par Davos, par la banque, par les multinationales, par les laboratoires, par les fonds de pensions, par les grands argentiers, sans intermédiaires. Le macronisme a renvoyé dans leurs foyers la plupart des principales figures de la vie politique française depuis trente ans, les Sarkozy, les Juppé, les Fillon, les Hollande, les Bayrou, les Cambadélis, oserai-je dire les Marine Le Pen. Il a réduit l’Assemblée nationale à l’état de chambre d’enregistrement, peuplée d’élus de hasard, qui doivent tout à leur chef et ne risquent pas de lui faire de l’ombre. Ce régime a accouché d’un gouvernement de seconds rôles, de transfuges et d’emplois symboliques, comme au théâtre, qu’il a tirés de sa manche. Mais surtout, surtout, il a fait éclater les trois grands partis dont on pouvait penser il y a un an qu’ils tenaient entre leurs mains les destinées de notre pays : Parti socialiste, Les Républicains, Front national — ces trois mouvements ont éclaté ou paraissent à la veille de le faire ; à tout le moins ils paraissent désarçonnés, et sonnés.
C’est là, et seulement là, certes, que se situe la curieuse convergence de vues, ou d’intérêts, ou d’analyses, à laquelle je faisais allusion plus haut, entre le macronisme et nous. J’ai publié au début de cette année un livre d’entretiens avec Philippe Karsenty intitulé 2017, dernière chance avant le Grand Remplacement. J’y faisais allusion, bien sûr, à l’élection présidentielle et je voulais dire, bien sûr, dernière chance politique. Cette chance, nous l’avons laissée passer, et elle ne se représentera pas. Il serait totalement vain de placer nos espérances en 2022. D’abord c’est trop loin, la substitution ethnique va trop vite, en 2022 il sera trop tard et le résultat de l’élection dépendra plus encore qu’en 2017 de la volonté de l’occupant puisque, par une perversité sans nom et sans précédent, le pouvoir remplaciste lui a donné le droit de vote et la citoyenneté, plaçant les malheureux indigènes en otages sous le poids démographique et électoral des colons. Deuxièmement, la situation à laquelle nous sommes confrontés n’est pas politique. Le destin d’un peuple et d’un pays, la question de leur indépendance ou de leur soumission, la survie ou non d’une civilisation, ce n’est pas de la politique, cela : c’est de l’histoire. De Gaulle à Londres ce n’était pas de la politique. Jean Moulin à Lyon ce n’était pas de la politique. Jeanne d’Arc ce n’était pas de la politique, ni Gandhi, ni George Washington, ni Bolivar, ni même Ben Bella, si vous me permettez de le nommer en cette glorieuse compagnie (et sans doute est-il glorieux pour ses compatriotes).
Savoir si l’on va se soumettre ou pas, accepter l’inacceptable ou non, trahir ses aïeux ou leur faire honneur pieusement, ce n’est pas de la politique, c’est de l’ontologie : quelque chose qui se passe au tréfonds de l’être et pas dans les urnes électorales.
Des trois partis bousculés par le macronisme en marche, celui dont le sort nous intéresse au plus près est évidemment le Front national, qui pendant quarante ans a incarné, pour le meilleur et pour le pire, l’espoir de nombreux patriotes, dont je n’ai jamais été je l’avoue. On s’est aperçu ces jours derniers que ce parti avait eu pour principal inspirateur pendant près de dix ans un homme pour lequel il n’existe pas de Français de souche, autrement dit d’indigènes, de Français d’origine française, de Français de France. C’est la grande illusion que partagent le Front National et Nicolas Dupont-Aignan, et François Asselineau, et beaucoup de nos amis souverainistes, qui en bons républicains ne veulent connaître en France que des Français. Français, il n’y a pas de mots plus menteurs, ni plus douloureux à entendre, souvent. Ainsi il n’y a pas de djhadistes français. S’ils sont djihadistes ils ne sont pas français. Il ne fallait pas les empêcher de sortir, mais maintenant il faut les empêcher de rentrer.
Sur le territoire de notre patrie il y a au moins deux peuples : les envahisseurs et les envahis, les occupants et les occupés, les colonisateurs et les colonisés. C’est folie de prétendre les confondre ; surtout c’est soumission naïve à l’illusion a-raciste, remplaciste, nominaliste, fusionniste, vivre-ensembliste — entre vivre ensemble, il faut choisir.
Face à pareille situation le besoin qui s’impose n’est pas celui d’un nouveau parti, ni d’un parti rénové, ni de petites alliance avec celui-ci ou celle-là en vue d’une élection partielle à Saint-Fortunat-sur-Eyrieux ou Mauzé-sur-le-Mignon ; ni même d’une union des droites, chère à mon ami Karim Ouchikh, et c’est un des rares points de divergence que j’ai avec lui, dont j’admire profondément et soutiens l’action. Ce qu’il faut, c’est une union hors parti de tous les patriotes d’où qu’ils viennent, de tous les résistants, de tous les militants anticolonialistes et antitotalitaires, de tous les antiremplacistes en somme. Sauvons notre pays ! Ce qu’il faut c’est un Conseil National de la Résistance, animé d’un seul objectif : la libération du territoire, c’est-à-dire la remigration.
Les mêmes qui prétendent que l’humanité tout entière et désormais migrante, et qui envisagent d’un cœur léger de faire venir en Europe quarante millions d’immigrés, quand ce n’est pas deux cents millions, prétendent la remigration impossible. À la vérité on ne voit pas bien pourquoi ce qui est possible et souhaitable dans un sens, à leurs yeux, ne le serait pas dans un autre, dans des proportions d’ailleurs moindres, et des conditions bien meilleures — nous y veillerions.
Et qu’on ne vienne pas nous parler de guerre civile. Il n’a jamais été question de guerre civile. Une guerre de libération nationale ou coloniale n’a jamais été une guerre civile, quel que soit le nombre des traîtres, collaborateurs, compagnons de route et porteurs de valise. Il faut qu’il n’y ait qu’un seul peuple, pour une guerre civile ; or nous en avons au moins deux, ou cinquante. Exit civile, donc, et exit aussi guerre, je l’espère, car si je souhaite que se constitue par l’union de tous les patriotes une force capable de peser sur le cours de l’histoire et d’en renverser le sens, en France et partout en Europe, c’est dans l’espoir ténu, mais têtu, que cette force de refus soit si forte qu’il n’y ait pas à s’en servir. J’appelle à la révolte, pas à la violence. L’in-nocence est une non-violence. Il n’y a pas de violence en Hongrie, en Pologne, en République tchèque, en Slovaquie, qui pourtant se protègent efficacement de l’invasion.
Il est vrai que nous n’en sommes plus là, hélas ; et que l’invasion, nous l’avons subie depuis longtemps. Il ne s’agit plus de l’empêcher, c’est trop tard, mais de la refouler. S’il n’y a d’alternative que la soumission ou la guerre, la guerre, alors, cent fois. L’in-nocence est une non-violence, je viens de le rappeler, elle n’est pas un pacifisme. Le pacifisme fut le principal fourrier de la Première Collaboration, comme l’antiracisme est le principal fourrier de la Seconde. La plupart des pacifistes ont fini à Vichy, comme les antiracistes aujourd’hui à la Maison de la Radio ou France Télévision. Face à l’in-nommable — et le génocide par substitution en est un —, on a le droit de révolter. On en a même le devoir. Révoltez-vous ! Sauvons notre pays ! Et, ajouterai-je, avec nos frères européens, en union aussi étroite que possible avec eux, sauvons notre continent et notre civilisation.
voir l’entrée du jeudi 26 octobre 2017 dans Le Jour ni l’Heure
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