créée le vendredi 6 juillet 2018, 12 h 21
modifiée le vendredi 6 juillet 2018, 12 h 26Plieux, jeudi 5 juillet 2018, minuit vingt. Un correspondant me reproche, d’ailleurs très poliment et même gentiment, d’être souvent inintelligible. Il en veut en particulier aux communiqués du CNRE, qu’il n’ose même pas, me dit-il, transmettre à ses propres correspondants et amis, qui pourtant pourraient être très intéressés par le fond, mais qui pousseraient les hauts cris face à l’abondance de mots et d’expressions inconnus, néologismes incompréhensibles pour le commun des mortels : remplacisme, remplacisme global, davocratie, davocratie directe, industrie de l’hébétude, nocence, in-nocence, M.H.I., etc.
Je vois bien ce que ce monsieur veut dire, et je ne suis pas loin de lui donner raison, d’autant qu’il est loin d’être seul à m’adresser ce genre de remontrances. Néanmoins je n’en suis pas tout à fait, non plus, à me rendre à ses arguments. Nous menons une bataille de mots. Si nous avons perdu tant de terrain, c’est que nous vivons entièrement dans les mots de l’ennemi, avec eux, sous eux. J’opposais récemment deux récits qui s’affrontent, celui de l’adversaire et le nôtre ; mais on dirait aussi bien deux langages — à ceci près que, de notre côté, nous ne disposons d’aucun, à toutes fins utiles.
Or, justement, il faut en fourbir un. Il faudrait faire en sorte que les gens cessent de parler d’immigration, qui s’appliquait à des situations totalement révolues, et commencent à être conscients du remplacisme à l’œuvre ; qu’ils abandonnent le terme de réfugiés pour celui de remplaçants, objectivement et historiquement plus exact ; qu’ils se rendent compte que la nocence est bien l’instrument du Grand Remplacement, comme le disait ce pauvre Camus, du temps qu’il était vivant ; et qu’ils commencent à nommer davocratie les conditions du changement de peuple, comme de la destruction de l’École, du démantèlement du service public ou de la réduction à quia de la strate politique, au seul profit de Davos et de la gestion sans intermédiaire, par l’hyper-classe et la finance hors-sol, du parc humain.
Inutile de forger et nommer des concepts si c’est pour ne pas s’en servir — l’aimable M. Salazar m’a traité de logothète, hier. Plût au Ciel.
voir l’entrée du jeudi 5 juillet 2018 dans Le Jour ni l’Heure
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