créée le mardi 18 décembre 2018, 12 h 23
modifiée le mardi 18 décembre 2018, 12 h 27Plieux, mardi 18 décembre 2018, onze heures et quart, le matin. Le consensus qui paraît s’établir dans les milieux “intellectuels”, pour autant que j’en puisse juger de l’extérieur, essentiellement d’après France Culture, qui reçoit beaucoup d’universitaires, c’est que, au manque de sérieux du journalisme et des journalistes, tout particulièrement des journalistes médiatiques, et encore plus particulièrement des journalistes médiatiques à succès, du type d’Éric Zemmour, s’oppose, Dieu merci, s’oppose encore, par chance, le sérieux de l’Université et des universitaires, c’est-à-dire la vraie connaissance, les humbles et obscurs travaux indispensables au lent cheminement de la vérité, la science. Mon sentiment est que cette vision des choses est un mythe total, autant et plus que la France terre éternelle d’immigration, la libération du pays par les Africains ou sa reconstruction après la guerre par les immigrés.
L’université telle que je la vois est une ruine — pas une belle ruine romantique : une ruine laide, sale, une friche industrielle sans aucun style, un champ d’épandage. Un témoin très sûr en ce sens est, comme toujours, la langue. La plupart des “universitaires” (rien que ce mot…) qu’on entend à la radio, et beaucoup plus rarement à la télévision, ne disposent plus, surtout les plus jeunes, que d’une langue à moitié écroulée, sans syntaxe, ravagée par les syntagmes figés qui font signe, signe d’appartenance et de docilité. Un autre indice, moins directement lié à l’université, certes, mais qui l’est tout de même, car il existe à présent des chaires de tout et de n’importe quoi, mais surtout de Grand Remplacement, et d’abord de Petit Remplacement, c’est la sonorisation “musicale” de tous ces discours d’incitation à l’auto-génocide. À France Culture, au moins depuis la présidence Poivre d’Arvor, et sans doute avant, toutes les émissions, y compris et peut-être surtout celles qui arborent les plus hautes prétentions intellectuelles, sont régulièrement et obligatoirement coupées de “plages musicales”, qui jamais ne relèvent de la musique, désormais totalement bannie, et pour cause (trop blanche, trop bourgeoise, trop discriminante), et toujours appartiennent à la musiquette, de préférence afro-américaine, directement ou indirectement. Ces musiquettes (l’émission de Sylvain Bourmeau, le samedi, est particulièrement significative à cet égard) précisent très exactement le niveau intellectuel, culturel, scientifique, spirituel, ontologique, des propos échangés et diffusés.
Je doute si jamais (sauf peut-être au temps de la Ligue, si j’en crois Henri Martin…) l’université s’est trouvée dans un tel état de délabrement et d’abandon, d’abandon surpeuplé (comme tout le reste). La faute en est certes au ressentiment de classe, comme pour tous les autres effondrements culturels, et bien sûr au ressentiment de race, dont le précédent est le fourrier, et qui est de même structure exactement, l’un offrant à l’autre des formes confortables où se loger (les fameux “syntagmes figés”). Mais on ne peut pas ne pas incriminer le remplacisme global, qui décide absolument des carrières, des promotions, des expositions médiatiques et “scientifiques”, et qui a tôt reconnu l’université, naturellement, comme bien sûr l’ensemble du système d’éducation et de formation des mentalités, comme l’un de ses deux ou trois principaux leviers, pour la fabrication industrielle et la commercialisation de la Matière Humaine Indifférenciée. Ce qui s’entend distinctement, quand s’exprime un universitaire médiatique, autant et plus que dans la voix moins “reconnue” d’un journaliste, c’est le bagout d’un commercial de Global Nutella.
voir l’entrée du mardi 18 décembre 2018 dans Le Jour ni l’Heure
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