créée le vendredi 29 novembre 2019, 15 h 31
modifiée le samedi 30 novembre 2019, 2 h 08Plieux, jeudi 28 novembre 2019, minuit. Il n’a été question que de ma haine, et de mes incitations à la haine, cette après-midi, au tribunal d’Auch — moyennant quoi toute la magistrature débordait de la sienne, en avait les visages affreusement déformés, rivalisait de véhémence pour l’exprimer.
Je m’efforçais de répondre aussi précisément que possible à toutes les questions de la présidente, mais chaque fois elle disait d’un air impatient, en agitant son abondante chevelure blonde et bouclée et en faisant une menaçante grimace :
« Ce n’est pas ma question ! Répondez à ma question ! Ou ne répondez pas du tout, vous avez le droit de ne pas répondre…
— Mais, Madame la Présidente…
— Vous pouvez m’appeler Madame, ça suffira… »
Exemple des questions auxquelles je ne répondais pas avec suffisamment de clarté au gré de la magistrate, comme si je fuyais mes responsabilités, celle-ci :
« Mais qu’est-ce que c’est, les Européens d’origine ? Vous pouvez nous dire exactement ce que vous entendez par là ? Moi les Européens d’origine, j’avoue, je connais pas. Il va falloir m’expliquer ».
On sentait bien qu’aucune réponse n’eût convenu, ni d’ailleurs ne convint, bien entendu. Mais comme la cour n’avait pas grand-chose à se mettre sous la dent pour établir ma haine et mes incitations à la haine, elle a fini par se concentrer sur ce tweet-ci, ou ce passage d’un mes discours :
« S’il n’y a d’alternative que la soumission ou la guerre, la guerre, cent fois ».
Incitation à la violence, désir de guerre. Non, disais-je, il s’agit d’une formule conditionnelle : S’il n’y a pas… Ce n’est en rien ce que je souhaite — au contraire.
« Ce n’est pas du tout conditionnel, disait la présidente. Le verbe est à l’indicatif. Si vous vouliez marquer le conditionnel il aurait fallu dire : s’il n’y avait d’alternative…
— Mais le verbe ne serait pas davantage au conditionnel, Madame la Présidente. Il serait à l’imparfait de l’indicatif. Ce ne serait qu’un changement de temps, qui ne changerait absolument rien au sens. Il ne peut pas y avoir en français de conditionnel après si… »
Au demeurant, par chance pour moi, et pour la bonne mesure, la même phrase apparaît deux fois, parmi les passages incriminés ; et la seconde fois c’est :
« Cela dit, si par malheur il se trouvait que la seule alternative soit la soumission ou la guerre, la guerre, alors, cent fois. Elle s’inscrirait dans la grande tradition [des conflits ( ?) — la transcription gendarmique de mes discours est un peu approximative] pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, pour la libération du territoire et pour la décolonisation… »
Toujours pas de conditionnel dans la subordonnée commençant par si, néanmoins. J’aurais dû dire à cette dame que ce qu’elle voulait obtenir de moi, en somme, c’était que je m’exprimasse sur le mode si j’aurais su j’aurais pas venu. Cela aurait achevé de la rendre hargneuse ; mais elle ne pouvait guère l’être plus qu’elle ne l’était. Elle a dit que j’avais mes règles de grammaire et qu’elle avait les siennes. Je me suis permis de faire remarquer qu’il en allait de la syntaxe comme de la loi, que chacun ne pouvait pas l’adapter à ses désirs ou à ses besoins, et que non seulement il ne fallait pas de conditionnel après si mais que ce serait une faute d’en mettre. Cet échange n’a pas semblé me rendre plus populaire auprès du siège.
Sur le fond j’ai pris la liberté de faire observer que « entre la soumission et la guerre, la guerre », c’était exactement ce qu’avaient dit tous les hommes et les femmes dont on a donné le nom à nos rues et à nos avenues, et dont les statues ornent nos places et nos carrefours. Mais cette remarque-là non plus ne parut pas accroître ma faveur. Je soupçonne d’ailleurs le patrimoine statuaire de n’être pas très bien en cour, lui non plus.
M. le préfet Potier, président de la Dilcrah, qui au lieu de se porter partie civile avait été cité comme témoin par la Licra et SOSRacisme, théorise à merveille le deux-poids-deux-mesures qui est la règle devant la justice, entre les occupants et les occupés. De son témoignage il ressortait en substance que si un individu qui est “suivi” par trente-cinq mille personnes (sur les réseaux sociaux) dit : « Il m’arrive d’avoir des doutes sur l’immigration », c’est beaucoup plus criminel que si un autre, qui est suivi par six, déclare : « J’encule la France cette salope ». On sent bien que plus on s’exprime dans un langage châtié plus on est immédiatement suspect, et plus on risque de lourdes condamnations. Parmi celles que réclament pour moi les associations, outre d’importantes sommes d’argent, il en est une qui ne m’effraie pas du tout et que j’étais même tenté de devancer, mais j’en suis dissuadé par Me Rimokh. C’est celle qui devrait me contraindre, dès le verdict, et sous peine de cinq cents euros d’astreinte par jour de délai, à publier sur Twitter et Facebook ma condamnation sans en changer un mot, en précisant bien qu’elle a été obtenue sur dénonciation des officines en question. Sur ce point, j’aurais grande fierté à m’exécuter. Ces sinistres caveaux de l’hypercollaboration et de la délation n’ont pas l’air de bien se rendre compte que pour une grande partie de la population, qui les méprise pour leur avidité encore plus pour qu’elle ne les hait pour leur trahison, être dénoncé par eux est un brevet d’honorabilité, et presque un titre de gloire. Je suis très impatient de pouvoir m’en parer officiellement.
Le vaillant Me Rimokh n’était pas beaucoup mieux traité que moi, dans l’ensemble. Sa première intervention, très technique, sembla ne faire qu’impatienter. Mme le procureur, en particulier, consultait incessamment sa montre. Des avocats auscitains, venus là assister au procès, nous l’avaient dépeinte comme volontiers hystérique. De fait elle était fort véhémente, durant sa propre intervention, qui semblait un collage enthousiaste et assez exhaustif de toutes les platitudes les plus répandues de la bonne doctrine rempla, éloge du vivre ensemble compris et grand usage de nauséabond, quoique cet adjectif ne fasse plus que rire, à présent, comme emblème du sabir suranné de la collaboration remplaciste et néo-négationniste. La grande envolée lyrique du Parquet se conclut sur l’assertion que pour moi les peines pécuniaires n’étaient pas assez dissuasives (comme si j’étais riche à millions), et qu’il ne me fallait rien de moins que trois mois de prison, avec sursis.
Lorsqu’il me fut donné la parole une dernière fois, in fine, j’exprimai mon admiration pour l’éloquence déferlante de Mme le Procureur, notai que ses propos étaient un clair concentré de tout ce contre quoi je me battais et qui m’inspirait le plus d’horreur, que d’évidence il en allait de même de mes propos à moi aux yeux et aux oreilles de l’oratrice, et qu’il était bien normal, dans ces conditions, qu’elle réclamât pour moi la prison — tout juste eussé-je souhaité qu’elle n’assortît pas sa requête d’une demande de sursis, la prison ferme me semblant dans ce contexte plus élégante, plus noble, plus significative, plus nette, plus littéraire, plus artistique, plus belle.
Entre temps avait plaidé Me Rimokh, brillamment. Lui est assez optimiste, contre toute attente. Il pense qu’il n’y a rien dans le dossier des parties adverses et que juridiquement notre affaire est beaucoup plus solide que la leur. Il a peut-être raison, mais il raisonne en juriste, il me semble, et nous sommes dans un procès purement politique, et même par excellence. De toute façon la décision reviendra bien à la présidente, et l’on imagine mal cette femme dont pas une expression ne reflétait autre chose que l’hostilité haineuse rendre un arrêt qui me soit favorable, ou pas trop défavorable.
L’évidence est que le bloc remplaciste, dont les juges sont le bras armé, est tout à fait résolu à ne plus tolérer la moindre opposition au génocide par substitution, ou même à l’immigration de masse, ou à l’immigration tout court, et bien sûr à l’islam. Le destruction des Européens d’Europe doit être menée à terme en silence. La davocratie macro-remplaciste, ses journalistes et ses juges entendent faire taire les dissidents par tous les moyens. Ils veulent en finir une bonne fois avec la liberté d’expression. Or il n’est à peu près rien de ce que j’écris qui ne tombe sous le coup des lois qui imposent le Grand Remplacement, surtout dans l’interprétation qu’en donne la collaboration. Combien de temps pourrai-je continuer, si chaque phrase doit me coûter quinze ou vingt mille euros ? Combien de lutteurs déjà se sont tus, épuisés, ruinés, écœurés, minés ou tout cela à la fois ? Nous voyons l’abîme qui s’ouvre devant nous, et nous le laissons nous engouffrer, sans voix, incapables de conjurer son appel.
voir l’entrée du jeudi 28 novembre 2019 dans Le Jour ni l’Heure
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