créée le mercredi 3 juin 2020, 1 h 13
modifiée le mercredi 3 juin 2020, 9 h 21Plieux, mardi 2 juin 2020, minuit. Quand les gendarmes se sont présentés ici, à mon retour de l’hôpital, pour me signifier que je devais comparaître devant leur supérieur hiérarchique, à Auch, le 3 juin, la date m’a semblé bien lointaine, et je n’ai pas un instant imaginé que je puisse n’être pas, alors, tout à fait guéri. Mais à présent ma comparution est pour demain, et je suis bien loin d’être entièrement sur pied. J’ai beaucoup de mal à marcher, j’éprouve à la jambe droite d’assez fortes douleurs deux ou trois heures par jour (pas celles de la comparution, heureusement), je suis à tout moment victime d’impressionnants vertiges. On me conseille de demander un report de l’entrevue, pratique tout à fait courante me dit-on, et qui serait dans mon cas on ne peut plus légitime, surtout après un séjour de plusieurs semaines à l’hôpital. Cependant l’autorité penserait nécessairement à une dérobade de ma part — et je n’en supporte pas l’idée.
Me Rimokh s’est brièvement entretenu avec le gendarme qui doit me recevoir pour son “enquête”. Ce militaire n’a pas voulu dire grand-chose, sinon que l’“outrage à magistrat” était lié à des propos que j’aurais tenus pendant l’audience. Exeunt mes soupçons sur ce journal, donc, et sur ma relation d’audience pour Éléments.
Dans les récits que j’ai donnés ici et là de cette après-midi au tribunal, j’ai dû faire des choix, faute d’espace ou de temps, et donc négliger certains épisodes. Me revient par exemple un échange très vif, non pas avec la présidente mais avec la procureure, qui était plus désagréable et agressive encore. Elle demandait pour moi trois mois avec sursis. J’ai fait remarquer que trois mois ferme eussent été plus nets et plus clairs, conceptuellement plus satisfaisants. Cette dame me traitait comme un chien, me parlait et parlait de moi comme si j’étais quelque monstre idéologique, auquel on ne saurait vouer que le mépris le plus profond. Je crois bien avoir suggéré, et peut-être même exprimé, que ces sentiments étaient parfaitement réciproques, bien que je les exprimasse plus poliment. Je n’exclus pas tout à fait d’avoir dit, même, que les résistants qui comparaissaient devant les juges de Vichy ne s’attendaient pas à être renvoyés avec les félicitations de la magistrature pour leur noble comportement. Le pouvoir politique dont le Parquet était la voix me traitait en ennemi, il avait bien raison : j’en étais un. Et l’horreur morale qu’il me témoignait, je l’éprouvais tout aussi vive à son égard, lui qui livrait mon peuple et ma patrie à l’invasion étrangère, au Grand Remplacement, au génocide par substitution.
Ce serait cela, l’outrage à magistrat ? C’est ce qui me paraît ce soir le plus vraisemblable. Mais nous en saurons davantage demain.
voir l’entrée du mardi 2 juin 2020 dans Le Jour ni l’Heure
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