Âme qui vive. Journal 2020

créée le samedi 4 juillet 2020, 8 h 00
modifiée le dimanche 5 juillet 2020, 22 h 51
Plieux, vendredi 3 juillet 2020, minuit.
À Hong-Kong la Chine paraît avoir gagné la partie : une répression féroce s’abat sur les défenseurs du statut particulier ; ceux qui ne sont pas en prison s’exilent quand ils le peuvent. Boris Johnson, à Londres, leur propose l’Angleterre. Il dit que le Royaume-Uni peut accueillir trois millions d’entre eux et serait heureux de le faire.

Or, même parmi mes alliés et sympathisants, cette démarche du Premier Ministre anglais est considérée comme un coup de génie. Ça, c’est une chance pour l’Angleterre, s’écrie-t-on à l’envi : quoi de mieux pour relancer l’économie britannique et pour remplacer les Polonais, Grecs et autres Français ou Italiens chassés par le Brexit que trois millions d’immigrés intelligents, travailleurs (on dit généralement bosseurs, hélas), démocrates, qui s’intègrent à merveille et ne posent jamais le moindre problème de délinquance et de violence ?

C’est à de pareilles réactions que je mesure mon isolement, et l’épaisseur du malentendu qui me sépare de beaucoup de gens qui pensent comme moi, ou croient penser comme moi. Au fond, et même à l’évidence, s’ils sont comme moi hostiles à l’immigration c’est que celle que nous subissons ne leur plaît pas : pas assez intelligente à leur gré, pas assez travailleuse, trop délinquante, trop revendicatrice, trop agressive dans la vie quotidienne, trop dévoreuse de subventions incessantes et de “politiques de la Ville” ; mais une autre, et notamment asiatique, leur irait très bien.

C’est là que je me sépare radicalement d’eux, ou qu’ils se séparent de moi. Chez moi c’est bien entendu le principe même du Grand Remplacement, de la submersion ethnique, du changement de peuple et de civilisation qui me fait horreur. Que nous soyons sans doute mal tombés quant à nos propres immigrés, je suis le premier à le reconnaître. Mais il ne s’agit là, selon moi, que d’une circonstance aggravante : elle accentue le mal, elle ne le constitue pas. Le crime, et le désastre, ce sont les manipulations génétiques à l’échelle des peuples et des races qui remplacent une population par une autre, quelle que soit cette autre. Une Angleterre peuplée de Chinois me semble tout aussi monstrueuse, au regard de son histoire, de sa littérature, de ses monuments, de ses paysages, de sa peinture, qu’une Angleterre peuplée de Pakistanais, d’Irakiens ou de Nigérians. Elle serait peut-être plus tranquille, moins dangereuse et plus prospère, mais elle ne serait plus l’Angleterre elle non plus, et sans doute ne l’est-elle déjà plus — et de cela je ne me console pas. Est-ce qu’un Tibet peuplé de Chinois est le Tibet ? Que leur ont fait les peuples, pour qu’ils les remplacent à leur gré, dans leurs laboratoires de savants fous et criminels ? Et comment peuvent-ils se prétendre une seule seconde écologistes, quand ils suppriment et broient sous leur Matière Humaine Indifférenciée, elle-même résultat d’un broyage monstrueux, des biotopes culturels, des civilisations, qu’il a fallu des siècles pour élaborer, et qui sont ou étaient des merveilles ?

voir l’entrée du vendredi 3 juillet 2020 dans Le Jour ni l’Heure

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