Âme qui vive. Journal 2020

créée le jeudi 26 novembre 2020, 10 h 12
modifiée le jeudi 26 novembre 2020, 10 h 16
Paris, hôtel Pont-Royal, ch. 704, mercredi 25 novembre 2020, une heure et demie du matin.
Je dois dire que je n’étais qu’assez modérément enthousiaste face à l’intention de Me Rimokh de contester, devant la XVIIe Chambre, la légitimité d’associations toujours plus nombreuses à se porter partie civile, dans les affaires de cette sorte. Il soutient que le législateur n’a en rien prévu ou souhaité cette agglutination ; qu’il a même expressément demandé modération et bon sens, en cette matière ; et qu’il parle de partie civile au singulier. Soulever ce lièvre considérable, et qui court en toute liberté depuis des lustres dans les prétoires, me semblait de nature à détourner l’attention de mon affaire à proprement parler, qui en soi ne serait pas si mauvaise, si le climat n’était ce qu’il est ; et risquer de donner l’impression, craignais-je, que nous cherchions des échappatoires, et voulions détourner l’attention de l’objet officiel du débat : le tweet “banquise”. 

Eh bien je les ai entendues, les associations. L’avocat de la première, “J’accuse”, a parlé longuement, et bien sûr de façon très virulente contre moi, comme c’est l’usage. Puis sont venues les cinq autres, représentées toutes par des avocates, qui semblaient n’avoir pas la moindre idée du dossier, et de ma petite personne encore moins, et moulinaient sous le masque un gloubi-boulga hautement ritualisé, qui doit leur servir indifféremment chaque fois, pire que Hitlerles heures les plus sombres de notre histoireappel au génocide (!!!), etc., en un crescendo flasque que la répétition rend rayé et le masque souvent inaudible, mais enfin on perçoit le sens général, qui n’est que trop bien connu de nos services. Et puis soudain ces dames se réveillent, sur la fin, le sens de leur haute mission leur revient, elles sont tout à coup parfaitement distinctes, et on les entend dire à voix bien timbrée et avec une clarté parfaite qu’elles réclament (chacune) quinze mille euros de dommages et intérêt. 

Une jeune femme que ma bibliothèque, présente à mon côté, trouvait très à son goût, à son arrivée, et qui parla non pas en tant qu’avocate mais en tant que présidente de l’Association des Étudiants Juifs de France, s’est ridiculisée en laissant paraître très clairement, face aux questions de Me Rimokh, qu’elle n’avait pas la plus petite idée de ce que pouvait bien être Le Grand Remplacement, le livre, dont elle parlait abondamment mais dont il fut rapidement manifeste qu’elle ne l’avait jamais eu entre les mains et qu’elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’il pouvait bien contenir. Sa déroute fut parachevée par un magnifique : 

« J’ai lu sa théorie du Grand Remplacement, ça me suffit ». 

Il est évident dans ces conditions que Rimokh n’a pas tort, et je reviens sur mon sentiment premier. La manière qu’ont ces associations de se précipiter comme la misère sur le pauvre monde, dans les affaires de cette sorte, et de réclamer chacune non pas leur part du gâteau, ce qui impliquerait qu’un gâteau fixe fût divisé entre elles, mais chacune son propre gâteau, augmentant indéfiniment de la sorte la charge de condamnation du malheureux sur lequel elles s’abattent, sans rien savoir de son cas particulier (je ne suis pas sûr que la présidente des Étudiants Juifs de France ait jamais entendu mon nom avant le matin de l’audience — elle s’était d’ailleurs assise par erreur du côté de mes avocats, de ma bibliothèque et de moi, au début de l’audience…), sinon que c’est un monstre qui s’oppose à la bonne marche du génocide par substitution, montre que cette situation — le prévenu en tant que vache à  lait, comme si l’argent du contribuable généreusement distribué à titre de subventions ne suffisait pas — est caricaturale et rend parfaitement indigne l’administration de la justice et de la police d’opinion. 

voir l’entrée du mercredi 25 novembre 2020 dans Le Jour ni l’Heure

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