créée le mardi 25 mai 2021, 11 h 22
modifiée le mardi 25 mai 2021, 11 h 37Plieux, mardi 25 mai 2021, dix heures du matin. Nous avons vu dimanche soir le film de Rian Johnson, Knives Out, À couteaux tirés, sorti sur les écrans en 2019. C’est une intrigue policière un peu parodique (j’espère), très embrouillée, et à laquelle je n’ai pas compris grand-chose. Un vieil écrivain à succès, interprété par Christopher Plummer mais qu’on voit peu, par définition, meurt égorgé dans une grande et luxueuse maison isolée où il vient de fêter son quatre-vingt-cinquième anniversaire en compagnie de toute sa famille, qui vit de lui, et de son infirmière. Suicide, assassinat, l’enquête est menée par le détective privé Benoit Blanc (sic), que joue un Daniel Craig méconnaissable. L’intrigue m’a semblé ne pas tenir debout, la maison est laide, l’image aussi, l’ensemble tout à fait poussif à mon gré. Cependant je dois être un très mauvais juge (oui, certainement), car je vois que ce film a remporté un énorme succès, rapporté des dizaines de millions de dollars à ses producteurs et même soulevé l’enthousiasme à peu près unanime de la critique (aux États-Unis). On parle déjà d’une et même de deux “séquelles” (c‘est le cas de le dire…).
Mais là n’est pas la question : encore que si, peut-être… Je ne sais pas si cela a été beaucoup relevé, mais c’est l’évidence même : À couteaux tirés, le bien nommé, est une parfaite allégorie, tout à fait claire, du Grand Remplacement. Une grande et riche maison, un vieil écrivain qui meurt, une large famille de parasites prétentieux et rivaux, une infirmière ou gouvernante immigrée injustement soupçonnée et d’autant plus exposée à cette injustice que sa mère sans papiers est menacée d’expulsion : à la fin c’est elle, l’infirmière, qui hérite de la maison et de tout, selon la volonté du mort. Et, pour le cas où l’on n’aurait pas compris, elle est montrée, à la dernière image, assistant d’un large balcon, au-dessus du porche d’entrée de la demeure où elle est désormais chez elle, au départ horrifié et penaud des héritiers légitimes, ou du moins “naturels”, qui vont devoir se reconstruire un monde comme ils pourront, ailleurs.
C’est en somme une version romancée de mon livre, Le Grand Remplacement — à ceci près que je n’ai jamais eu le moindre succès, et que je ne léguerais certainement pas ma demeure à une infirmière ou même à un infirmier immigré ; à ceci près surtout que cette belle histoire, dans le film, est présentée sous un jour tout à fait favorable. Le dénouement est un happy end : dépouillement des méchants au profit des bons, des innocents persécutés, des jeunes, des purs, de ceux qui n’ont rien à voir avec tout cela et ne demandent qu’à vivre en paix avec tout le monde. Le plus remarquable est qu’un tel récit remporte un triomphe. On dirait l’élection de Macron (ou n’importe quelle élection, d’ailleurs : les victimes en redemandent).
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