créée le dimanche 11 juillet 2021, 12 h 12
modifiée le dimanche 11 juillet 2021, 12 h 19Plieux, dimanche 11 juillet 2021, dix heures et demie du matin. Avant-hier vendredi avait lieu à Agen, à la cour d’appel, en cinq minutes probablement, et peut-être même pas, une audience-relais de mon procès en appel jugé en première instance à Auch à l’automne dernier — ou était-ce l’année précédente, je ne me souviens plus ? Je ne me suis pas rappelé non plus cette audience-relais, purement technique et même “mécanique”, d’un genre auquel il n’est pas d’usage qu’assistent les prévenus et leurs avocats : il suffit de se faire représenter, par un avocat du cru. Cette audience-non-audience fait pourtant l’objet d’un grand article dans Sud-Ouest, qui signale mon absence et celle de mes avocats comme si nous nous dérobions à la justice. Sud-Ouest mentionne aussi comme étant le principal objet de l’accusation le tweet selon lequel le génocide des juifs était plus criminel que le Grand Remplacement, sans doute, mais paraissait un peu petit bras quant à son ampleur comparée : formulation malheureuse, certes, que j’ai maintes fois regrettée, mais dont il ne me semble pas qu’elle soit au cœur de ce procès-ci, ni même qu’elle en relève, peut-être (mais je peux me tromper, j’avoue m’embrouiller un peu dans toutes ces affaires entremêlées…), la phrase la plus incriminée à présent étant qu’entre la soumission et la guerre, si par malheur il n’y avait pas d’autre choix, je choisirais la guerre, cent fois. Cette assertion a dû paraître à Sud-Ouest un exemple moins convaincant de ma noirceur et de mon ignominie, pour le soumettre à ses lecteurs (qui sont mes voisins). Quoi qu’il en soit il faut vraiment être animé d’une haine profonde, et d’une volonté de nuire à toute épreuve, pour faire un article à charge de grande dimension, avec photographie (de moi), à l’occasion d’une audience-relais, c’est-à-dire de rien, d’un rouage procédural.
Je ne sais si c’est l’article de Sud-Ouest qui a excité chez un de ses lecteurs la pulsion de nocence et de délation, mais dénonciation il y a bel et bien eu, certainement, car deux heures après mon compte Twitter était “verrouillé”, au motif habituel d’incitation à la haine, carabiné de harcèlement et de menace, pour un tweet de 2017, qu’il a bien fallu, tant il est ancien, que quelqu’un aille chercher en fouillant pour le mettre sous les yeux des robots de contrôle. Or ce tweet est indubitablement haineux et d’une rare grossièreté, il comporte sans aucun doute non pas une menace à proprement parler mais un souhait de mort, mais non seulement je n’en suis en rien l’auteur, bien entendu (le style ni la matière ne sont les miens, d’évidence…), mais c’est moi qui en suis la victime, moi qu’il vise, moi dont la mort s’y trouve souhaitée. Je n’ai fait que le copier, pour le donner en exemple du harcèlement dont je suis entouré. Sans doute ne pouvais-je pas le “retwitter” car son auteur m’avait “bloqué”, je suppose. Je l’ai copié/collé, avec les noms, ou pseudonymes, des twitterriens dont les échanges gracieux l’avaient fait éclore, exactement tel qu’il était. Le voici :
« @Truteau16 @risseraka C’est moi. C’est une fiotte facho narcissique vendue aux juifs, mais heureusement il va bientôt crever, le papy. »
La fiotte facho narcissique vendue aux juifs mais qui heureusement va bientôt crever, c’est ma petite personne, naturellement. Et c’est donc pour avoir fait l’objet de cet aimable portrait que me voilà une nouvelle fois chassé de Twitter. Je pourrais améliorer ma position en supprimant le tweet, sans doute, et il ne serait une grande perte pour personne. Mais j’ai choisi plutôt de tenter de l’expliquer, d’expliquer sa nature de citation, et que, bien loin d’être issu de moi, il me visait. Cette démarche-là peut être longue, est-on prévenu. On dispose pour s’y livrer d’une fenêtre-type, où peuvent s’inscrire à peine une centaine de caractères, une vingtaine de mots tout au plus — ensuite on tape dans le vide, les robots ne vous liront plus. Est-ce là une image de la tyrannie, ou bien la tyrannie elle-même, déjà ?
En tout état de cause c’est bien fatigant. J’avoue être un peu las. Comme Verwaerde et moi, pour La Dépossession, sommes en plein soviétisme, gastévisme, stalinisme, procès de Moscou, le sens est péniblement lourd. Mais pendant ce temps l’État achetait par le truchement de Me Aguttes, seigneur de Tournoël, et pour plusieurs millions d’euros, le manuscrit des Cent vingt journées de Sodome, un trésor national qui ne saurait quitter le France et qui a été reçu en grande pompe à la bibliothèque de l’Arsenal.
voir l’entrée du dimanche 11 juillet 2021 dans Le Jour ni l’Heure
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