créée le mercredi 17 novembre 2021, 11 h 45
modifiée le mercredi 17 novembre 2021, 12 h 06Plieux, mercredi 17 novembre 2021, dix heures et demie du matin. Il me faudrait mieux comprendre ce que c’est que l’hystérie, dont je n’ai, comme de beaucoup de choses, qu’une idée très vague. Si elle n’est qu’un phénomène exclusivement féminin, elle ne fait pas du tout l’affaire, dans ma réflexion. Pourtant je crois l’observer partout, et pas seulement, ni même majoritairement, chez les femmes. Elle est très liée dans mon esprit à ce que j’appelle des forteresses de discours, elles-mêmes largement associées à ce que je ne nomme pas moins des armes absolues de langage. Il s’agit toujours de ces sites de la parole où celle-ci peut se croire — et la plupart du temps à juste titre, hélas — hors de portée de toute critique et contestation, toute-puissante, formidable, capable d’inspirer la terreur de toute part autour d’elle et de réduire au silence, si ce n’est à la mort, quiconque aurait la folie et le front de lui opposer la moindre objection.
Je vois à l’instant, alors que j’avais déjà commencé cette entrée, qui n’est donc pas inspirée par ce nouvel incident (il ne se passe pas de jour sans qu’il en survienne de pareils…), que Mme Ariane Chemin, journaliste du Monde, et dont j’ai toujours aimé le beau nom, éminemment églogual, écrit dans son journal qu’une borne symbolique a été franchie avec l’entretien de cinquante minutes auquel m’ont convié CNews et Ivan Rioufol pour me permettre de dévider mes théories racistes et complotistes, qui ont déjà causé la mort de cinquante musulmans à Christchurch, etc. L’entretien a duré dix-sept minutes : ce semble un détail, mais enfin, comme il n’est pas possible de confondre un quart d’heure et une heure, il suffit à établir que Mme Chemin ne l’a pas vu, de même que, manifestement, elle ne m’a pas lu. Dans mes échanges avec Ivan Rioufol ne se trouve pas, non plus qu’en mes écrits, la moindre allusion au moindre complot ; je ne sache pas que le mot race y ait été prononcé ; et la Cour de justice de la République a établi qu’il était impossible d’opérer le moindre lien entre le tueur de Christchurch et moi : cependant rien n’y fait, Mme Ariane Chemin s’estime parfaitement autorisée à affirmer ce qu’elle affirme, où absolument tout est faux (comme elle n’a rien vérifié, elle croit sans doute que c’est vrai, puisque tout le monde le dit partout…), avec l’assurance que lui confère un site de parole inattaquable — par quoi je ne veux pas dire Le Monde, certes, que plus grand-monde ne prend au sérieux, sinon comme l’organe officiel du remplacisme global davocratique et de la collaboration, mais le négationnisme génocidaire en général, qui affirme à la fois qu’il n’y a pas de génocide par substitution et que le changement de peuple et de civilisation est une excellente chose.
Il faudrait porter plainte, comme on dit. Mais les tribunaux sont sis dans la même forteresse que Mlle Chemin.
voir l’entrée du mercredi 17 novembre 2021 dans Le Jour ni l’Heure
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