Cancer. Journal 2023

créée le mercredi 19 avril 2023, 19 h 34
modifiée le mercredi 19 avril 2023, 19 h 43
Plieux, mercredi 19 avril 2023, cinq heures et demie de l’après-midi.
Hier soir nous sommes tombés presque par hasard sur un débat de la chaîne CNews à propos des dits “rodéos urbains” qui, dans des dizaines ou des centaines de villes et de “quartiers” de France, sont une nocence caractérisée, un défi cinglant à la police et à toutes les autorités, une provocation quotidienne à l’ordre public et au prétendu “État de droit”. Un habitant de Brest avait eu le front de protester contre une de ces calamités de voisinage : il a reçu plusieurs coups de couteau, il a la tempe ouverte et le visage tuméfié, il est terré chez lui et va devoir déménager, quitter la ville, peut-être même changer d’identité — ses jours sont en danger.

Bien entendu les chroniqueurs de CNews n’approuvent pas du tout ce comportement des “jeunes”, comme ils disent. Ils sont même profondément indignés. Ils estiment qu’on a été trop longtemps négligent et qu’il faut absolument faire quelque chose, et même davantage. Ils incriminent particulièrement les maires de Brest, de Rennes et de Nantes, élus socialistes qui refusent depuis des années de traiter ce genre de problèmes, ne se rendent jamais sur place et font comme si tout cela n’existait pas, allait passer si on ne regardait pas. Ils ne sont pas ménagers de leurs critiques, non plus, à l’égard des juges, qui sanctionnent une fois sur cent ces agissements, des mois ou des années plus tard, quand il est impossible de reconstituer exactement les faits et les responsabilités des uns et des autres, de sorte que, dans le doute, les peines sont en général dérisoires. Quant à l’État il ne fait rien et se contente de laisser ses policiers impuissants subir humiliation sur humiliation, jusqu’au ridicule. Il faut des peines plus sévères, plus de caméras de surveillance, plus de répression, plus de gardiens de l’ordre, plus de prisons.

Il n’y a qu’une femme qui détonne un peu, Véronique Jacquier, envers qui j’ai un préjugé favorable, il est vrai, parce qu’elle était très aimable et polie avec moi lorsque j’ai été reçu dans les mêmes studios, peut-être, par Ivan Rioufol, l’année dernière. Elle risque courageusement les mots de conquête et de territoire, mais elle est chaque fois interrompue, comme s’il n’était pas question d’aller sur ce terrain-là (et, en effet, il n’en est pas du tout question). Les hommes ont une conversation qui semble se dérouler dans un rêve, dans une bulle, dans un espace totalement abstrait, n’importe où hors du monde, et certainement hors du nôtre, de la réalité du nôtre. Ils traitent des phénomènes qu’ils évoquent comme d’incommodités de la vie urbaine, qui appartiennent au domaine de la police, de la justice, de la gestion municipale, du maintien de l’ordre, qu’il faudrait beaucoup plus rigoureux. Pas un instant il n’est question de l’origine de la grande majorité des coupables, de la nature de leur opposition à toute autorité française, de la conquête du territoire, de la colonisation en cours, du changement de peuple et de civilisation, du Grand Remplacement, des indigènes livrés pieds et poings liés à leurs colonisateurs imposés. En tout discours admissible et toléré par le Bloc Génocidaire, l’ablation de la race, il y a maintenant cinquante ans, et alors qu’elle est sans doute le facteur le plus agissant sur la marche du monde, et sur le destin de notre pays, n’a laissé subsister que ces paroles mortes, mortes, mortes, gelées, qui ne touchent ni aux choses, ni aux actes, ni aux sentiments. Le génocide par substitution et moi, il va sans dire, sommes aussi tabous l’un que l’autre.

Et pourtant, j’y songeais, mon propos n’a pas changé d’un iota, depuis treize ans. Tout ce que je pense aujourd’hui, et qu’il est sévèrement interdit de penser, est dans mon allocution du 10 décembre 2010, à Charenton (comme si le fou c’était moi, ce qui est évidemment une contre-hypothèse envisageable) : “La nocence, instrument du Grand Remplacement” (discours trois fois condamné par la justice, tout de même…). Aussi longtemps que la nocence occupante sera considérée uniquement comme une curieuse et fâcheuse accumulation de faits divers, relevant de la répression pénale et de la politique sécuritaire, et non pas de l’histoire, de la guerre, du destin des nations et des peuples, du sort des civilisations, parler ou ne rien dire seront une seule et même chose.

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