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créée le jeudi 13 juillet 2023, 16 h 31
modifiée le lundi 17 juillet 2023, 18 h 52Plieux, jeudi 13 juillet 2023, midi. Mme Sandrine Rousseau, député écologiste de Paris, estime que les gens qui agitent le chiffon rouge Grand Remplacement Grand Remplacement, jouent sur des peurs parce qu’ils ont des intérêts économiques à défendre. Elle cite le nom de Vincent Bolloré. Le journaliste qui l’interroge objecte que Renaud Camus, qui est quand même celui qui a théorisé le concept, n’a pas derrière lui d’intérêts économiques (merci). Elle réplique que « Renaud Camus, Renaud Camus, il est quand même sur un ordre social, sur un ordre économique ». Elle ajoute que les gens qui parlent de Grand Remplacement le font afin qu’on ne parle pas du réchauffement climatique.

Il va sans dire que, de mon point de vue, c’est exactement l’inverse qui est vrai. Ce sont les gens qui, à l’instar de Mme Rousseau, fustigent la notion de Grand Remplacement et, donc, en soutiennent et promeuvent inlassablement la réalité, ce sont ces gens-là qui ont des intérêts économiques à défendre, ou qui, pour mieux dire, et pour leur faire crédit de la bonne foi, en défendent objectivement, sans toujours bien savoir qu’ils le font, on veut le croire. Je suis toujours étonné que la coïncidence entre leurs vues et celles que soutiennent avec une indéfectible ardeur, ne serait-ce que par le truchement enthousiaste de la publicité, toutes les multinationales et tous les multimilliardaires, ne leur mettent pas la puce à l’oreille, à la longue, s’ils sont de bonne foi. Ce que désirent avant tout les grands intérêts économiques et financiers, c’est l’interchangeabilité générale de l’espèce et de tout, la liquéfaction de l’humanité pour l’avénement du consommateur-produit, l’abolition de tout ce qui fait barrière ou grumeau : les races, les sexes, les cultures, la (petite) propriété privée — exactement tout ce que promeuvent les Sandrine Rousseau de la Terre, les officines antiracistes et les milices antifas, ces idiots utiles de la Machination hypercapitaliste.

Quant au reproche de ne parler du Grand Remplacement que pour ne pas parler du réchauffement climatique, le moins qu’on puisse dire est qu’il tombe mal avec moi, qui suis sans doute cent fois plus écologiste que Mme Rousseau, et de façon cent fois plus cohérente. Qu’est-ce qui provoque le Grand Remplacement, en effet ? Le désir des intérêts économiques, comme les appelle très justement Mme le député, d’accroître indéfiniment le nombre des consommateurs ; et donc de remplacer les peuples à faible taux de reproduction par des peuples à taux élevé, ou très élevé. Et peu importe ce que sont ces peuples et leurs niveaux de développement : tout est confondu dans la Matière Humaine Indifférenciée, c’est-à-dire dans l’écrasement de la biodiversité humaine — au demeurant cela ne semble gêner en rien les tenants prétendus de la biodiversité générale.

Croissance démographique, broyage de l’espèce humaine en une pâte uniforme : voilà ce que fabriquent les champions du Grand Remplacement, qui ne veulent pas qu’il soit nommé, et leur crime ainsi dénoncé — curieux Grand Remplacement : ceux qui le nomment le détestent, et ceux qui le favorisent refusent qu’il soit seulement mentionné… Au reste je crois bien être beaucoup plus écologiste que Mme Rousseau. Ce n’est pas elle qui demande la sanctuarisation des espaces encore vierges ; pas elle qui veut empêcher toute artificialisation nouvelle ; pas elle qui entend interdire les vitesses supérieures à quatre-vingts kilomètres à l’heure sur les routes secondaires et cent sur les autoroutes ; pas elle qui souhaite que soit interdite la fabrication de voitures plus rapides que la loi n’en autorise l’usage ; pas elle qui médite de prohiber les courses automobiles ; pas elle qui réclame l’interdiction des éoliennes et des champs photovoltaïques mais prétend rendre obligatoires, pour tous les toits, les tuiles Tesla, etc.

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