Chronologie d'une controverse
5 avril : parution de la Campagne de France, Journal 1994 (Fayard) et de répertoire des délicatesses du français contemporain (POL).
13 avril : trois pages en couverture du cahier Livres de Libération où Renaud Camus déclare notamment : « Moi, je n'ai pas du tout le sentiment d'être antisémite, évidemment. Ça me semblerait une absurdité totale. »
15 avril : Alain Finkielkraut reçoit Renaud Camus à propos du Répertoire des délicatesses à son émission de France-Culture, Répliques.
18 avril : Marc Weitzmann, dans les Inrockuptibles, relève les passages de la Campagne de France où il est question des « collaborateurs juifs » et de « race juive ». Ainsi, page 48, il est écrit : « Les collaborateurs juifs du Panorama de France Culture exagèrent un peu, tout de même : d'une part ils sont à peu près quatre sur cinq à chaque émission, ou quatre sur six, ou cinq sur sept (...). »
19 avril : Laure Adler, directrice de France-Culture - bientôt suivie de Jean-Marie Cavada, président de Radio France -, publie un communiqué où elle manifeste « la plus vive indignation ».
20 avril : Fayard retire de la vente la Campagne de France.
17 mai : une centaine de personnes, dont plusieurs écrivains, signent une pétition de soutien à Renaud Camus. Elles estiment que « Le retrait de son livre des librairies prive les lecteurs de la liberté de juger par eux-mêmes ».
19 mai : Claude Durand, le P.-D.G. de Fayard, annonce que le livre reparaîtra dans les jours prochains. Un avant-propos est annoncé, il n'est alors pas question de coupes.
24 mai : contre-pétition d'une trentaine d'écrivains : « Il est urgent de dire clairement que les propos de Renaud Camus sont des opinions criminelles qui n'ont, comme telles, pas droit à l'expression. »
31 mai : annonce formelle de la reparution du livre augmentée d'une « longue préface de Claude Durand », et des coupes proposées par l'auteur et soumises à l'avis de l'avocat de la maison d'édition.
4 juillet : le livre de Renaud Camus est de nouveau en librairies, préfacé et autocensuré.