Son journal au centre d'une polémique devrait bientôt reparaître

Renaud Camus repêché
Par Sébastien Le Fol
 

Le journal de l'écrivain Renaud Camus, La Campagne de France (Fayard), devrait reparaître dans les prochains jours. Claude Durand, le PDG de Fayard, l'a annoncé hier au Figaro. « Je dois rencontrer Renaud Camus la semaine prochaine, confie-t-il. Nous examinerons dans quelles conditions nous pouvons republier son livre.»

Retiré de la vente le 21 avril dernier, l'ouvrage avait publié un tollé médiatique (lire nos éditions du 22 avril) à cause des propos qu'il contenait sur les «collaborateurs juifs» de l'émission «Panorama» sur France Publique - «Cinq participants, et quelle proportion de non-juifs, parmi eux ? », écrivait Camus. Le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) avait décidé d'engager une action en justice contre ce qu'il qualifie de «prose antisémite».

Les passages incriminés figureront-ils dans la nouvelle édition du livre ? Pour le moment, rien ne permet de l'affirmer. « Renaud Camus a proposé de les retirer, indique Claude Durand, qui semble être de cet avis. Mais nous étudierons ensemble toutes les solutions possibles. Il n'est pas exclu que nous ajoutions un avant-propos.»

Cette annonce contredit les dernières déclarations du vice-PDG de Fayard, Olivier Bétourné, qui a affirmé dans Le Monde daté du 18 mai que la reparution du Journal de Renaud Camus «n'est pas à l'ordre du jour.»

Une pétition de soutien à l'écrivain a été rendue publique, mardi dernier. Une centaine de personnalités l'ont signée, parmi lesquelles Jean-Jacques Aillagon, Pierre Bergé, Emmanuel Carrère, Christian Combaz, Christian Jambet, Frédéric Mitterrand et Dominique Noguez : « A ce point de "l'affaire Renaud Camus" et sans préjuger des réserves que nous pouvons faire sur les passages qui lui sont reprochés, nous constatons que, malgré l'extrême gravité des accusations portées contre lui, et dans un climat de violence que nous jugeons inquiétant, l'auteur est aujourd'hui dans l'impossibilité de se défendre, alors même que le retrait de son livre des librairies prive les lecteurs de la liberté de juger par eux-mêmes(...). Tout écrivain comme tout citoyen doit pouvoir se défendre. »