Cher Camus,
 

Je m'aperçois avec surprise en parcourant votre site internet qu'on vous a envoyé une lettre grotesque signée semi-anonymement "Stéphane Z."
 
 

J'ose espérer que vous aurez spontanément deviné que ce plaisantin a désiré passer pour moi - ou pour Stefan Zweig!

J'aime trop le Dieu de la Bible, dont le surnom mystique est Le NOM pour avoir la lâcheté d'exprimer mes avis anonymement.

Je n'ai en outre rien de précis à dire publiquement sur votre "affaire".

Vous savez que j'ai consacré un livre à l'antisémitisme, un autre à la mystique juive, un troisième à Céline et un quatrième à l'homosexualité (et au rapport entre libido homosexuelle et antisémitisme) en passant par Proust.
 

De sorte que ces débats confus et ambigus - ils le sont autant dans les deux camps... n'ont pas de quoi me surprendre ni m'indigner.Vous connaissez peut-être le mot de Nietzsche: «Nul ne ment autant qu'un homme indigné.» Et celui du roi Salomon: «Rien de nouveau sous le soleil.»

Cordialement et nominativement

Stéphane Zagdanski