Cette
page est consacrée au repérage et à la traduction
des citations et
passages en italien dans les quatre premiers volumes des Eglogues.
Passage
Il Giardino
dei Finzi-Contini
Epigraphe :
« Giocate, giocate pure : non è di voi che
stiamo parlando. », citation
reprise aux pages 94, 104, 116, 176 et 197.
« Jouez, mais jouez donc, ce n'est pas de vous que nous parlons
» Folio
p.106 et Einaudi 1962, p. 83 (traduction : Michel Arnaud). La
première
partie de cette citation est reprise dans Echange, page 212.
On retrouve la citation complète dans Travers, page 278
et dans Eté, page
383.
Page 44 : « La
questione è che per giocare a tennis, e ballare, ci vuole il
partner,
mentre io a Venezia non conosco nessuno di adatto. E poi ti dico :
Venezia sarà bellissima, non discuto, però non mi ci
trovo. Mi ci sento
provvisoria, spaesata… un po’ come all’estero ». Les deux
dernières
phrases de cette citation sont reprises à la page 91
de Travers. La seconde partie de la première phrase
(« Mentre io a Venezia non conosco nessuno di
adatto ») est reprise à la page
73 de Eté. On trouve aussi à la page 49 de Passage :
« Ses mots sont : provvisoria, spaesata… un po’ come
all’estero. »
« Le problème, c'est que pour jouer au tennis et danser,
il faut un
partner, et moi, à Venise, je ne connais personne qui fasse
l'affaire.
Et puis je te le répète : Venise est sans doute
très belle, je ne le
discute pas, mais je ne m'y trouve pas bien. Je m'y sens de passage,
dépaysée... un peu comme à l'étranger.
» Folio p.100 et Einaudi 1962, p.
78
Pages 50 et 197 :
« Avevano sempre parlato di tante cose, allora, andando in
giro per il parco »
« Nous avions toujours parlé de tant de choses, alors, en
nous promenant dans le parc » Folio p.166 et Einaudi 1962, p.132
Page 51 :
« Qualcosa di più intimo, disent-ils. Ma che cosa
propriamente ? »
Cette citation est reprise (sans l’incise en français) aux pages
81,
173 et 205.
« Quelque chose de plus intime. Mais quoi, exactement ?
» Folio p.46 et
Einaudi 1962, p.37
Page 59 : « E
allora ? La realtà è che il tennis –
sentenziò, con straordinaria
enfusi – oltre che uno sport, è anche un arte, e come tutte le
arti
esige un particolare talento. » Cette citation est reprise
page 121 de Passage et à la page 231 de Echange.
« Et alors ? La vérité, c’est que le
tennis, décréta – avec une
extraordinaire emphase, en plus d'un sport, est également un
art, et
que, comme tous les arts, il exige un talent particulier »
Folio p.295
et Einaudi 1962, p.232
Page 66 :
« oppure, dall’altra parte, dalla cima delle Mura degli
Angeli
imminente al Parco, penetrare con lo sguardo attraverso l’introco
selvoso dei tronchi, dei rami, e del fogliame sottostante, fino a
intravedere lo strano, aguzzo profilo della dimora padronale, con
dietro, molto piu in là, al margine di una radura… »
« Ou bien, de l’autre côté, du sommet du rempart des
Anges qui dominait
le parc, il suffisait de pénétrer par le regard à
travers
l’enchevêtrement sylvestre des troncs, des branches et du
feuillage
situé en dessous de vous, jusqu’à entrevoir
l’étrange profil aigu de la
demeure des maîtres du lieu, avec, derrière, beaucoup plus
loin, à la
lisière d’une clairière... » Folio p.29 et Einaudi
1962 , p.24
Page 68 :
« Avevano l’aria di esser passati dal tennis per caso, di
ritorno da una lunga passeggiata
nel parco. » Cette citation est reprise page 195 de Passage
et à la page 189 de Echange.
« Ils avaient l’air d’être passés par hasard
par le tennis en revenant
d’une longue promenade dans le parc. » Folio p.123 et
Einaudi 1962, p.96
Page 83 :
« Posso, se vuoi, descriverti quello che vedo guardando
fuori dalla finestra. » Cette citation est reprise page 201.
« Je peux, si tu le veux, te décrire ce que je vois en
regardant par la fenêtre. » Folio p.162 et Einaudi 1962,
p.129
Pages 85 et 86 :
« Come facevo a non capire ? Come duravo a vivere senza
sentire ? C’era
in fondo alla radura del tennis, per esempio, ad ovest rispetto al
campo, un gruppo di sette esili, altissime Washingtoniae graciles
o palme del deserto, isolate dal resto della vegetazione
retrostante » Repris en deux fois page 380 de Eté.
La première phrase de cette citation est reprise page 192 de Passage.
Pages 96 et 108 de Passage :
« Come facevo a non capire ? Come duravo a vivere,
senza sentire ? »
« Comment pouvais-je ne pas comprendre ? Comment pouvais-je
vivre sans
sentir ? Par exemple, il y avait au fond de la clairière du
tennis, à
l’ouest par rapport au court, un groupe de sept minces et très
hauts Washingtoniae graciles, ou palmiers du désert,
isolés du reste de la végétation située
derrière » Folio, p.140 et Einaudi 1962, p.110
Page 92 :
« Posso concederti al massimo il vantaggio del servizio.
Servi, su ! »
« Je peux au maximum t'accorder l'avantage du service. Allons,
sers ! » Folio p.294 et Einaudi 1962 : p. 231
Page 102 : « E
tutti i
pomeriggi erano buoni, se la cosa mi interessavo, aveva aggiunto.
Oggi, domani,
dopodomani : potevo andare quando volevo, portando con me chi
volevo, e
anche il sabato, naturalmente. » On retrouve page 356 de Eté
le fragment suivant : « Oggi, domani, dopodomani, e
anche il sabato,
naturalmente. »
« Et si la chose m’intéressait tous les après-midi
étaient bons,
avait-il ajouté. Aujourd'hui, demain, après-demain :
je pouvais venir
quand je voudrais, amenant avec moi qui je voudrais, et cela, bien
entendu, également le samedi. » Folio p.86 et Einaudi
1962, p.68
Page 116 : « Non
si sentivano, dal punto dove eravano, gli schiocchi regolari che le
loro rachette facevano, rimandandosi la palla ? » Cette
citation est
reprise à la page 127 et à la page 191.
« Est-ce que nous n’entendions pas, de l’endroit où
nous étions, les
claquements réguliers que faisaient leurs raquettes en se
renvoyant la
balle ? » Folio p.122 et Einaudi 1962, p.96
Page 116 :
« Mais
le reste de ses paroles se perd : avevano superato facilmente tre
turni, ed ora si preparavano a disputare la semifinale. »
« ils avaient sans difficulté franchi trois
éliminatoires, et maintenant
se préparaient à disputer la demi-finale. » Folio
p.93 et Einaudi 1962,
p.73
Page 121 : « Io…
io le stavo di fianco, capivo ?, non già di fronte :
mentre l’amore – così almeno, se lo immaginava lei
– era roba per gente decisa a sopprafarsi a vicenda : uno sport
crudele, feroce, ben piu crudele e feroce del
tennis ! » Le passage
après les deux points est repris à la page 152.
« Mentre l’amor » est repris page 96. On trouve
une traduction
partielle de cette citation dans Eté,
page 362.
« Moi... moi, j'étais à côté d'elle,
est-ce que je le comprenais ? et non
pas devant face à elle : alors que l'amour
– du moins, était-ce ainsi
qu'elle se l'imaginait
– était une chose pour des gens décidés
à
l'emporter l'un sur l'autre à tour de rôle : un sport
cruel, féroce,
bien plus cruel et féroce que le tennis ! » Folio
p.283 et Einaudi 1962,
p.222
Page 128 : « E
intanto ci indicava col braccio il viale che dopo un centinaio di metri
si inoltrava dentro un folto di canne d’India. Anche a poter usare la
bicicletta – avvertì –, tre o quattro minuti bisognava sempre
metterceli, soltanto per arrivare al
« palazzo ». »
« Et, en même temps, il nous indiquait du bras
l’allée qui, au bout
d’une centaine de mètres, s’enfonçait dans un
fourré de bambous. Même
si l’on pouvait se servir d’une bicyclette, nous prévint-il, il
fallait
toujours mettre trois ou quatre minutes rien que pour arriver au
« palazzo ». »
Folio p.111 et Einaudi 1962, p.87
Page 150 : « E
cioè : quasi niente out, in particolare dietro le righe di
fondo ;
terreno bianco, e poi mal drenato, che per poco che fosse piovuto si
sarebbe trasformato in un pantano ; nessuna siepe sempreverde a
contatto delle reti metalliche di recinzione. »
« Et de fait, presque aucun out, en particulier derrière
les lignes du
fond ; un sol blanc et, de plus, mal drainé, qui, pour peu qu'il
pleuve,
se transformerait en un marécage, et pas la moindre haie
toujours verte
contre les grillages métaliques d'enceinte. » Folio p.116
et Einaudi
1962, p.91
Page 180 : « con
dietro, molto piu in là, al margine di una radura, la macchia
bigia del
campo di tennis : ed ecco che l’antico sgarbo del disconoscimento
e
della separazione tornava ancora a far male, a bruciare quasi come da
principio. »
« avec, derrière, beaucoup plus loin, à la
lisière d’une clairière, la
tache grise du court de tennis : et voici que le vieil affront de
ce
refus de frayer avec autrui et de cette ségrégation
volontaire
recommençait à vous faire mal, à vous brûler
comme au début. » Folio
p.29 et Einaudi 1962 , p.24
Page 193 :
« Tornammo adagio verso il campo di tennis. »
« Nous revînmes lentement vers le court de tennis. »
Folio p.132 et Einaudi 1962, p.103
Prima
della Rivoluzione
Pages 155 et 170 :
« Verdi, Verdi, Verdi, sempre Verdi ! »
(Verdi, Verdi, Verdi, toujours Verdi !)
Source : il s’agit d’une citation extraite de l’une des
dernières séquences de Prima
della Rivoluzione, de Bertolucci (1964). C’est Gina
(interprétée par Adriana
Asti), la tante du héros-narrateur (Fabrizio), qui se plaint
ainsi un soir de première au Teatro Regio
de Parme
(on y joue Macbeth).
Voici l’intégralité du passage dans le film :
« Però, che noia Verdi.
Verdi, Verdi, Verdi cosi amato ! Non se ne può piu !
Dopo tutto che
cos’è ? Quello che noi non siamo. Basta, lo odio !
Preferisco
Mozart ! » (Pourtant, Verdi, quel ennui ! Verdi,
Verdi, Verdi tant
aimé ! On n’en peut plus ! Après tout, qu’est
ce qu’il représente ? Ce
que nous ne sommes pas. Ça suffit, je le déteste !
Je préfère
Mozart !). Cette séquence est également
évoquée pages 84 et 85 et de
façon plus précise page 155. On la retrouve dans les
trois autres
volumes des Eglogues, par exemple dans Eté page 163.
Il y a dans Passage
d’autres références à Prima della Rivoluzione :
pages 84 et 85, 96, 146, 196 (« Aux confins de la ville, un
garçon blond occupé à un
étrange ballet ne cesse de tomber de sa
bicyclette » : il s’agit ici du personnage d’Agostino,
interprété par Allen
Midgette, que l’on retrouvera plus tard dans quelques films de
Warhol (Four stars, Lonesome
cow-boys, Nude Restaurant), cf. Eté, page
163).
Échange
Les citations en italien sont peu
nombreuses dans Echange : il s’agit uniquement de
plusieurs extraits du Jardin des Finzi-Contini
(déjà cités dans Passage).
On signalera seulement ce passage
(pages 138-139) où l’on glisse avec virtuosité de
l’évocation de Senso,
de Visconti (orthographié Senzo) à Prima
della Rivoluzione (par Verdi), puis à Mort à
Venise (par le biais du personnage de Senso, Franz Mahler)
et enfin au Mahler de Ken Russell :
« Le rideau tombe.
L’assistance est debout, à toutes les travées,
délirante. Une nuée de
feuilles volantes est déversée sur le parterre. Verdi,
Verdi, sempre
Verdi. C’est alors que se situe la courte altercation entre les deux
hommes, et qu’il est question, pour la première fois, d’un duel.
Puis,
ménagée par le général autrichien, qui sans
doute méprise le mari,
c’est la rencontre des futurs amants dans une loge. Après tout,
c’est
sa cousine. Le metteur en scène aurait été
guidé, dans son
interprétation de la nouvelle originale, par des souvenirs
autobiographiques. Lui porte précisément le nom du
compositeur dont la
musique sera attribuée, tant d’années plus tard, à
l’infortuné héros de
l’autre film vénitien. On se souvient qu’il s’agit dans le
roman,
inspiré à Mann, probablement, par un souvenir personnel
de la cité des
doges, un incident à peine esquissé, en grande partie
imaginé, rêvé et
craint, d’un écrivain. La transposition dès lors a pour
effet
d’entraîner, peu ou prou, un personnage réel dans une
œuvre de fiction,
et de lui faire jouer un rôle sans équivalent dans ce que
l’on sait de
sa vie. Il est vrai que l’œuvre de Russell qui lui est
consacrée, si du
moins l’on en croit son titre, et qu’ils voient par hasard, au moment
de Pâques ou des Rameaux, dans une petite salle romaine proche du
Corso, où chacun se livre, en changeant constamment de place,
malgré
les efforts d’ouvreuses complètement dépassées par
les événements, à
une drague frénétique, ne lui est pas davantage
fidèle, bien au
contraire. » Cf aussi pages 129-130, et 169-170
(combinaisons encore
plus complexes !)
Travers
Page 53 : « Le
avvenenti forme di Jane attirano l’attenzione di due losche
figure »
(Les formes avenantes de Jane attirent l’attention de deux personnages
louches). Page 180 : « Ora che siamo insieme combiniamo
qualcosa per
stasera. » (Maintenant qu’on est ensemble, organisons
quelque chose
pour ce soir.) Ces deux citations sont extraites d’une bande
dessinée
pornographique italienne : Un
Fantasma a Hollywood,
collection Fasma, Marchio Qualità . On peut signaler aussi, dans
un
esprit voisin : « Sous un prétexte fallacieux,
Lucio entraîna la belle
Lola dans un terrain aussi vague que ses intentions étaient
précises. »
(page 109, repris dans Eté, page 376)
Page 55 :
« Segui
pur col plettro aurato / D’addolcir l’aria in si beato
giorno. »
(Continue donc, avec ton plectre doré / A rendre l’air plus doux
en ce
jour si heureux). Source : Monteverdi, L’Orfeo (II, 1).
Page 78 :
« Mi piace andare sulle autostrade negli USA, fare
l’autostop con i
truck-drivers, cosi grandi e forti, con gli occhi azzurri e tanto pelo
sul petto, proprio il contrario di quello che sono io, e traversare
cosi l’America con un amante nomade, e servirgli al mattino la prima
colazione. » (J’aime aller sur les autoroutes des
USA, faire de
l’autostop avec les camionneurs, si grands et si forts, avec les yeux
bleus et beaucoup de poils sur la poitrine, l’opposé exact de ce
que je
suis, et traverser l’Amérique avec un amant nomade, et le matin
lui
servir le petit déjeuner). Source : il faut
évidemment rapprocher ce
passage de celui-ci, pages 99 et
100 :
« C’est là que j’ai rencontré, le 27
décembre 1976, Vince, un jeune
camionneur d’origine italienne qui venait de Détroit. Il avait
les yeux
bleus et sur la poitrine une quantité étonnante de poils
noirs soyeux.
A bord de son semi-remorque, nous sommes allés jusqu’au parc
national
de Stone Mountain (…) Et nous ne nous sommes séparés
qu’au matin du
troisième jour, dans un motel d’Orlando où je lui avais
porté au lit
son petit déjeuner. »
Page 109 :
« Ah, morir, tremenda cosa ! » (Ah, mourir,
terrible chose). Source : Verdi, La Forza del destino
(III, 5) A rapprocher de ceci, page 14 :
« Ce fut un bel été, fade, brisant et sombre.
Ah, Morir ! Tremenda cosa ! Toute la journée
j’écoutais du Verdi… »
Page 113 : « Al
fine di trarre dalle nostre informazioni il miglior vantaggio, vi
consigliamo di leggere le pagine esplicative che seguono, prestando una
particolare attenzione ai simboli ed ai caratteri che, in grassetto o
in magro, in nero o in rosso, hanno un significato
diverso. » Source : Guide Rouge Michelin,
pages liminaires. Ce passage est traduit à la page 287 de Eté :
« Pour tirer le meilleur parti de nos informations, lisez
attentivement
les pages explicatives : un même symbole, un même
caractère en rouge ou
en noir, en gras ou en maigre, n’ont pas tout à fait la
même
signification. »
Page 188 :
« Assai, bel figlio, il tuo desir m’aggrada / Che nostra
gloria ogn’or
piu l’ale spanda » (Ton désir, beau fils, me ravit /
Que notre gloire
ne cesse de déployer ses ailes)
Page 214 :
« Nasce da questo senso di fugacità come un’ombra di
malinconia ; ma
non è che una nuvola lieve in quel cielo sereno di
primavera : la
felicità dell’oggi soverchia il presentimento del
domani. » (De ce
sentiment de fugacité nait une ombre de mélancolie ;
mais ce n’est
qu’un léger nuage dans ce beau ciel de printemps : le
bonheur présent
submerge l’inquiétude du lendemain.)
Page 224 : « La
vita fu per lui un dilettoso gioco. » (La vie fut pour lui
un jeu
amusant.) (Préface ?) Ce passage est à rapprocher de
l’exergue de
Passage (« Giocate, giocate pure… ») et de
« I have only words to play
with », deux citations récurrentes dans les Eglogues…
Été (Travers II)
C’est dans ce volume des Eglogues
que les
citations en italien sont les plus nombreuses. Pour la plupart, elles
sont organisées autour de quatre noms : Orfeo, Rinaldo,
Ulisse, Orlando.
Orfeo
Page 53 :
« Cantiam, pastori, in si soavi accenti / Che sian degni
d’Orfeo nostri
concenti » (Chantons, bergers, avec de si doux accents / Que
l’harmonie
de nos voix soit digne d’Orphée) Source : Monteverdi, L’Orfeo
(M. O.) (Atto primo)
Page 149 :
« Addio Terra, addio Cielo ! » (Adieu Terre,
adieu Ciel) Source : M. O. (Atto secondo)
Page 163 : «Dunque
piangiamo, o sconsolata lira / Che più non si convien l’usato
canto »
(Alors, pleurons, ô lyre désolée / Car plus n’est
de mise ici le chant
ancien) Source : Angelo Poliziano L’Orfeo.
Rinaldo
Page 44 :
« Anch’io Rinaldo amai » (Moi aussi j’ai
aimé Renaud) Source : Haendel Rinaldo
(H.R.) (III, 6)
Page 61 :
« Entra, Rinaldo, in questo augusto pino »
(Entre, Renaud, dans cette auguste nef) Source : H.R.
(II, 1)
Pages 106 et 175 :
« Rinaldo : Quanto possente sei, bendato
arciero ! » (Combien tu es
puissant, archer aux yeux bandés !) Source : H.R.
(I, 1)
Page 194 :
« Delle
nostre fatiche / Siam prossimi alla meta, O gran Rinaldo »
(Nous voici
proches du but / De nos efforts, ô grand Renaud) Source : H.R.
(I, 1)
Page 234 :
« Rinaldo, in questa spiaggia / Ogn’aura spira amore ;
/ L’onda,
l’augello, il fiore / T’invitan solo ad’amorosi amplessi »
(Renaud,
dans ces lieux / La moindre brise inspire l’amour / L’onde, l’oiseau,
la fleur / Ne t’invitent qu’aux amoureux transports) H.R.
(II, 6)
Page 398 :
« L’isole di Fortuna ora vedete » (Vous voyez
maintenant les îles de la Fortune) Source : Torquato Tasso Gerusalemme
liberata (XV, 37)
Ulisse
Page 377 :
« Torna
/ Chè mentre porti empie dimore / Al mio fiero dolore, / Veggio
del mio
morir l’hore prefisse. / Torna, deh torna Ulisse » (Reviens
/ Car
tandis que tu prolonges cruellement / Ma terrible souffrance / Je vois
déjà / De ma mort l’heure fatidique / Reviens, ô
reviens Ulysse)
Source : Monteverdi Il Ritorno d’Ulisse in Patria (M.R.U.)
(I, 1)
Page 395 :
« Transformarsi non puote huomo mortale / Tanto Ulisse non
vale » (Un
mortel ne peut se transformer ainsi / Cet Ulysse est un imposteur)
Source : M.R.U. (II, 7)
Page 394 : « Il
mio nome è Nessuno » (Mon nom est Personne)
Source : L’Odyssée,
mais aussi le titre d’un célèbre western
de Tonino Valerii, avec Terence Hill et Henry Fonda…
Orlando
Page 59 :
« Danziam, Signora, la follia d’Orlando / Suonate !
Suonate ! La La Là
La La Là (in atto di danzare) » (Dansons, Madame, la
folie d’Orlando /
Jouez ! Jouez ! (tout en dansant)) Source : Vivaldi Orlando
Furioso (V.O.F.) (III, 4)
Pages 65 et 66 :
« Tu sei de gl’occhi miei / Tu sei di questo
sen » (Tu es de mes yeux / Tu es de ce cœur) Source : V.O.F
(I, 4)
Page 86 : « E in
questi verdi pianticelle amene / Verghiamo noi le nostre gioie, o
caro » (Et sur ces verts et aimables arbrisseaux / Gravons
nos joies, ô
cher) Source : V.O.F. (II, 9)
Pages 209 et 210 :
« Ma morta so ben ch’ella non è / Che mi lacera il
cor ; fuggi da me »
(Mais je sais bien qu’elle n’est pas morte / Puisqu’elle me
déchire le
cœur ; fuis loin de moi) Source : V.O.F. (III, 7)
Page 300 :
« Ecco
lei, che ingannatrice / Trasse alla Rupe Orlando ; / Per lei va
folle
errando » (La voici, la traîtresse / Qui
entraîna Orlando jusqu’au
Rocher ; / Pour elle il erre, insensé) Source : V.O.F.
(III, 8)
Page 311 :
« Arde Orlando. Che Orlando ? Eh, Orlando è
morto ! » (Orlando brûle. Quel Orlando ? Eh,
Orlando est mort) Source : V.O.F. (II, 10)
Page 313 :
« Troppo è fiero il nume arciero / Quando in sen di
chi ben ama / D’una
fredda gelosia / Il velen spargendo va » (Trop fier est le
divin archer
/ Quand dans le sein des amants / Il répand le venin / D’une
froide
jalousie) Source : V.O.F. (I, 4)
Page 319 :
« (legge sopra l’Alloro) Angelica qui fu sposa a Medoro. Chi
segnò
quest’alloro ? » ((il lit sur le Laurier) Ici,
Angelique fut l’épouse de
Medoro. Qui écrivit sur le laurier ?) Source : V.O.F.
(II, 10)
Page 325 : « Io
vergo quest’alloro. Io questo mirto (Vergano co’i dardi le cortecce
degl’alberi) » (J’écris sur ce laurier. Moi sur ce
myrte (Ils gravent
avec les poignards les écorces des arbres)) Source : V.O.F.
(II, 9)
Page 155 :
« Rinaldo se ne va tra gente e gente » (Renaud va
au milieu de la foule) Source : Ariosto Orlando
Furioso (A.O.F.) (V, 82)
Page 223 : « Fai
ch’a Rinaldo Angelica par bella, quando esso a lei brutto e spiacevol
pare » (Tu as fait qu’Angélique à Renaud
semble belle, alors qu’à elle
il semble laid et déplaisant) Source : A.O.F.
(II, 2)
Page 231 :
« Nata
pochi mesi di innanzi era una gara tra il conte Orlando e il suo cugin
Rinaldo » (Peu de temps auparavant, une querelle
était née entre Roland
et son cousin Renaud) Source : A.O.F.
(I, 8)
Page 286 :
« Dirò
d’Orlando in un medesmo tratto / cosa non detta in prosa mai nè
in
rima : / che per amor venne in furore e matto / d’uom che si
saggio era
stimato prima… » (Je dirai de Roland d’un même coup /
Des choses qui en
vers ou en prose jamais ne furent dites / Que par amour il devint
furieux et fou / Lui qu’auparavant on tenait pour un sage)
Source : A.O.F.
(I, 2)
Page
329 :
« Ah, voilà mon renard ! disait ma tante Marthe
lorsque j’allais la
voir au Saint-Nom, la clinique où nous avions dû
finalement la faire
entrer. Le lupin étant sa fleur préférée,
je lui en portais d’immenses
bouquets qu’armé, assez ridiculement, d’un grand
sécateur, tout à fait
disproportionné, j’avais réunis pour elle à la
croisée des allées, sous
ma fenêtre. Elle les disposait dans un petit vase en cristal de
roche
qui partageait, très périlleusement, une table minuscule
avec une
carafe d’eau, un verre à pied, un dictionnaire franco-italien et
un
gros volume du dix-neuvième siècle, l’Orlando furioso,
qu’elle
s’obstinait à lire ligne à ligne, dans la langue
originale malgré la
très mauvaise connaissance qu’elle en avait. J’ai toujours
soupçonné,
de façon un peu niaisement romanesque, sans doute, que ce livre
lui
avait été offert par quelque amant qu’elle avait dû
quitter
précipitamment à Venise, à l’issue de ses
premières vacances
indépendantes, dans les premiers jours de septembre 1939. La
page de
garde portait seulement ces mots, tracés à l’encre
violette : Nel
ricordo di questa serata in cui mi avete salvato dalla disperazione. La
signature n’était qu’une initiale, un M, à moins qu’il ne
se soit agi
d’un N particulièrement mal formé. »
L’argument du film de David Lean Summertime
(Vacances à Venise), évoqué pages
170, 171 et 391
offre de nombreuses ressemblances avec le passage ci-dessus.
(Cf. aussi dans Passage,
page 133 : « Puis il aperçoit, sur la page de
garde, quelques mots
tracés à l’encre verte. En souvenir de cette
soirée où vous m’avez
sauvé du désespoir. La signature n’est qu’une initiale,
qu’il n’est pas
sûr d’identifier. » (repris dans Echange,
page 142 et dans Travers, pages
103-104).
Pages 204 et 205 :
« In particolare, il tema della follia di Orlando, il famoso
paladino
figlio di Berta, sorella di Carlo Magno, il quale perde il senno per
amore di Angelica, ha notevolmente impressionato la fantasia delle
generazioni succezzive, al punto di costituire uno dei
« canovacci »
più communi della veneta commedia dell’arte ; e il fatto
che in essi,
nel testo recitato, venissero communemente inserite frasi in lingua
francese, specialmente nelle scene della follia, costituisce un
riferimento tradizionale all’origine francese del paladino e della sua
leggenda. » (En particulier, le thème de la folie
d’Orlando, le fameux
paladin fils de Berthe, sœur de Charlemagne, qui perd la raison par
amour d’Angelica, a considérablement marqué l’imaginaire
des
générations successives, au point de constituer un des
« canevas » les
plus communs de la « commedia dell’arte »
venitienne ; et les phrases
en français que l’on insérait dans les récitatifs,
et plus spécialement
dans la scène de la folie, constituent une
référence traditionnelle à
l’origine française du paladin et de sa
légende. » Source : Claudio
Scimone Notes accompagnant l'enregistrement
de l’Orlando Furioso par les Solisti Veneti (Disques Erato).
D’autres passages de ces notes sont repris pages
29, 30 et 31.
Man Ray
La source de ces quatre citations
n’a pu
être identifiée : il s’agit peut-être du
catalogue d’une exposition, ou
d’une monographie ?
Page 246 : « Man
Ray l’aveva già fotografato
in un travestimento femminile che ha carattere ironico, ma poi rientra
perfettamente nella poetica di Duchamp che in molte opere, e
specialmente nel Grande
Vetro, con sottile ambiguità ha giocato con l’ambivalenza
dei sessi. »
(Man
Ray l’avait déjà photographié
dans un travestissement féminin avec une intention ironique,
mais
finalement ceci est parfaitement en accord avec la poétique de
Duchamp
qui dans de nombreuses œuvres, et tout spécialement dans le Grand
Verre, joue avec une subtile ambiguïté de
l’ambivalence des sexes.) Cf aussi dans Passage, page
160 : « Car son voyage à Philadelphie, à
vrai dire, a surtout pour fin de voir le Grand-Verre ;
et le Passage de la vierge à la mariée, bien
sûr, dans ses versions successives. » et dans Eté,
page 285 : « L’acte de naissance du Grand Verre,
Duchamp l’a maintes fois affirmé, date de ce soir-là. C’est
fondamentalement Roussel le responsable de mon Verre. »
Pages 262 et 263 :
«Al di là comunque di questa modificazione verbale, quello
che è
importante per Duchamp e anche per man Ray, è il travestimento
ed il
gioco che c'è dietro questo travestimento, poichè essi,
naturalmente,
non vi credono affatto, ma sono gli altri che debbono smarrirsi nei
loro labirinti. » (Toutefois, au-delà de cette
modification verbale, ce
qui est important pour Duchamp et également pour Man Ray, c'est
le
travestissement et le jeu qu'il y a derrière ce travestissement,
parce
qu'eux-mêmes, naturellement, n'y croient pas du tout, mais ce
sont les
autres qui doivent se perdre dans leurs labyrinthes.)
Page 366 : « Per
ottenere questo scopo Man Ray deve attraversare l’Oceano, come in un
rito di purificazione attraverso le acque. » (Pour parvenir
à cette
fin, Man Ray doit traverser l’Océan, comme s’il s’agissait d’un
rite de
purification par les eaux)
Page 372 : « Chi
è
dunque Man Ray ? Occore rispondere con una tautologica poiche essa
estende – non restringe –
i confini del suo territorio ancora
inesplorato : Man Ray è (o « sono »
per la pluralità che lo
contraddistingue) Man Ray. » (Mais qui est donc Man
Ray ? Il convient
de répondre par une tautologie puisque celle-ci étend –
ne restreint
pas – les limites de son territoire encore
inexploré : Man Ray est (ou
« sont », si l’on considère la
pluralité qui le caractérise) Man Ray.)
Autres citations :
Page 193 : « Le
nostre ricerche continuano. Le potrete agevolare facendoci conoscere le
vostre osservazioni e le vostre scoperte. » (Source non
identifiée)
(Nous poursuivons nos recherches. Vous pourrez les faciliter en nous
faisant part de vos observations et de vos découvertes.)
Page 365 :
« Più
che cerco, men ritrovo / Questa porta sciagurata… » (Plus je
cherche,
moins je retrouve / Cette porte de malheur…) Source : Mozart / Da
Ponte Don
Giovanni (II, 7).